A l’origine de Kaptrek, Julien Fabre, Lédonien de 26 ans. L’objet est à la conjonction de ses passions pour les outils technologiques et le sport nature, de ses études et de son envie d’entreprendre. « Au lycée, j’étais en filière scientifique sciences de l’ingénieur. J’ai fait un BTS assistance technique d’ingénieur en apprentissage et j’ai poursuivi à l’ENSMM, toujours en apprentissage. Ensuite, j’ai voulu découvrir l’univers business et j’ai fait l’ECDE à Besançon avant d’être embauché comme cadre commercial. Mais j’avais découvert l’entrepreneuriat en participant aux Entrepreneuriales à l’ENSMM. Mon équipe, avec 3 autres étudiants, avait proposé un projet de montre connectée pour sports d’hiver. On a eu le 2e prix. Cela m’a permis de voir qu’il y avait un réel potentiel produit et business ». L’idée lui est restée en tête, d’autant qu’il pratique lui-même la course, la marche, le vélo, le ski. « En Europe, on estime à 150 millions les pratiquants outdoor. En France, c’est la moitié de la population et environ 25 % utilisent des objets connectés. Actuellement, il y en a plusieurs pour chaque discipline. Ces dispositifs sont conçus pour simplifier la pratique mais au bout du compte viennent plutôt la restreindre. Quand on emmène smartphone, GPS, balise, Gopro, ça devient compliqué. Et mis bout à bout, cela a un certain coût. Une bonne montre connectée, c’est 400 euros, une balise 300. Kaptrek sera à 300 en prévente et 450 ensuite ». Kaptrek se présente comme un couteau suisse de la pratique physique en extérieur. Cet objet innovant allie dans une capsule de 2,4 pouces les fonctions d’un GPS, d’une montre connectée et d’un système de sécurité (1). Un outil « tout en un ». Julien l'annonce étanche, résistant entre -20 et + 50°, avec 24 h d’autonomie en pleine utilisation. Il est fabriqué et assemblé en France. Seules les pièces électroniques viennent d’Asie.
Une fois cette idée en tête, il se décide rapidement à la développer. Début 2018, il crée à cette fin Fab’one, société par action simplifiée pour laquelle son père l’accompagne sur la gestion financière. « Créer une entreprise n’est pas si compliqué, même si l’administratif n’est pas agréable. Je me suis fait accompagné par un avocat, un expert-comptable, l’entourage. J’ai bénéficié de l’expérience de mon père comme cadre dirigeant d’entreprise ». Julien a été aidé par BPI France (bourse french tech), l’Agence économique régionale (subvention) et une levée de fonds en « love money » (financement par l’entourage) qui a rapporté 120 000 euros. « On a créé un écosystème partenaires pour un premier prototype et un test de faisabilité technique. On a fait une étude qualitative auprès de sportifs, de professionnels de moyenne et haute montagne et de la distribution avec des retours positifs et constructifs ». Il s’est lancé avec le propulseur du pôle des microtechniques, avant une seconde levée de fonds auprès d’institutionnels pour terminer le développement, finaliser un deuxième prototype et lancer une campagne de prévente en crowdfunding.
La commercialisation est prévue pour Noël 2022. En attendant, Julien a déjà d’autres idées en tête. « J’ai pris goût à l’entreprise, à l’idée de trouver une solution à une problématique. Aujourd’hui, on nous oriente vers le salariat. Mais il y a d’autres voies possibles et ce n’est pas parce qu’on est jeune qu’on ne peut pas essayer de s’y lancer. Et même si on ne réussit pas, on peut tirer énormément de leçons pour éviter les erreurs ».
S.P.
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