avril 2023

Kakou, rappeur en quête d'authenticité

Présent dans le paysage musical haut-doubien depuis une dizaine d’années, le jeune pontissalien Kakou revient sur sa carrière musicale atypique.

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Cela fait plus de dix ans qu’Elie Salvi, « Kakou », s’est fait un nom dans le rap franc-comtois. « Bizarrement dans mon entourage ou ma famille personne ne faisait de la musique. Je m'y suis intéressé assez tôt avec les percussions et j'ai toujours aimé chanter. J'ai eu des petits groupes depuis mes 14 ans et à mes 18 ans je me suis lancé en solo dans le rap ». En 2011, avec sa bande de copains musiciens, il sort son premier album, Tiens le coup. Un rap accompagné d’instruments qui lui donne un côté rock. « Je ne fais pas de la musique que tout le monde aime écouter, je fais ce que j’aime écouter ». Dans ce premier opus, Kakou parle de sa grand-mère, alors atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Le public s’est senti concerné par mes textes alors que c’était très personnel. Je ne m’y attendais pas et ça m’a fait plaisir. » Avec cet album vient les premiers succès. Les morceaux engrangent des vues sur internet et les concerts s’enchaînent. « On est allé dans toute la France, on a fait la Corse, Nancy, Paris, Lyon… On avait pas froid aux yeux et ça me remplit de fierté cette histoire, je suis un peu nostalgique. »

Le succès puis une grande pause musicale

Malgré les propositions, pas question d’aller chercher plus de succès en reniant son identité. « Je ne voulais pas plaire à tout le monde et élargir ma communauté. On voulait m'envoyer à The Voice par exemple, j'ai dit non direct. Je n’ai pas de regret parce qu'au final, quand je réécoute mes premiers albums, j’en suis toujours fier et je peux assumer pleinement. » 
Le deuxième album Origines sort en 2014. Kakou a encore sa notoriété locale et il continue dans sa lancée. Pourtant, il décide assez vite de faire une pause musicale. « Même dans une ville comme Pontarlier, te faire arrêter pour des photos c’est toujours cool, surtout à 20 ans. Mais la notoriété m’a vite gonflé, les gens jugent en permanence ce que tu fais. » Il faut donc attendre plus de six ans pour pouvoir écouter Grand, un EP de sept titres aux sonorités plus actuelles. « Je m’ennuyais et j’avais le studio à disposition chez moi donc je m’y suis remis. En 2020 j'ai eu beaucoup de changements dans ma vie, j'avais besoin d'en parler. J'ai été surpris parce que plus personne ne me suivait mais ça a quand même bien pris. » 

La passion retrouvée

La musique évolue mais la méthode d’écriture reste inchangée. Le rappeur de Pontarlier parle de lui et de sa vision du monde. « C’est cliché mais le rap c’est ma thérapie. Quand ça va pas, j'écris des sons violents que je ne sors pas, c’est juste pour me défouler. » Malgré cette longue pause et la pandémie qui empêche les concerts, l’objectif est atteint. « Je pense être encore plus authentique qu’avant. Je suis content de ne pas avoir changé de créneau, de ne pas m'être adapté à l'industrie musicale qui a évolué pour moi dans le mauvais sens.» Le goût pour produire de la musique est revenu, à tel point qu’il ne se passe même pas un an pour que le public puisse retrouver le rappeur. En août 2021 Kakou revient avec Encore un peu. « J’ai vécu six ans en six mois. J’en avais assez pour refaire un album rapidement. » Devenu père, le Pontissalien termine ce dernier album par le morceau Un plus un, titre pour le moins explicite. « Ma vie nourrit l’inspiration mais étrangement je ne parle pas directement de ma fille dans ce que j’écris en ce moment. Le fait d’être père m’a fait grandir d’un coup et le recul que j’ai sur ma vie d’avant, c’est plus de ça dont je parle. » S’il ne peut rien annoncer pour le moment, Kakou n’en a pas terminé avec la musique. Le home-studio installé dans son garage est actif depuis quelques semaines, à suivre…

Benjamin Cornuez
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