Des sapeurs-pompiers professionnels de la région, Karine Vernerey est à l'heure actuelle la seule fille exerçant sur le terrain. Un statut qui ne lui a occasionné aucune difficulté d'intégration parmi les 130 professionnels du district du Grand Besançon. « C'est simple, explique-t-elle, j'ai toujours beaucoup pratiqué différents sports et ici, les activités sportives en dehors des interventions sont très présentes. Comme je participe aussi bien au foot, au basket qu'à la natation, j'ai été acceptée, je pense, sans problème ». Conseil aux jeunes filles qui souhaitent suivre son chemin : aimer le sport est une condition impérative, au même titre que le sens du contact avec la population, une certaine psychologie pour mieux lui venir en aide et le goût du risque. Ceci vaut d'ailleurs pour les garçons, tant le maintien en forme est important : à Besançon, une journée débute à 7 h par un rassemblement et l'inventaire du matériel dans les véhicules avant une demi-heure de sport. Pour terminer la matinée, une « manoeuvre de la garde » en extérieur ou un cours en salle d'instruction. L'après-midi est consacré aux entraînements spécifiques (plongée, risques chimiques...) ou au travail dans différents services administratifs. Après 17 heures, temps libre.
Qui n'est pas sportif aura de toute façon du mal à devenir professionnel, tant le concours d'entrée insiste sur le sport (natation, vitesse, endurance, souplesse) avec des épreuves écrites de maths, d'analyse de document et un entretien devant un jury. « J'avoue avoir eu quelques facilités à passer le concours car j'étais sportive de haut niveau en cyclisme sur route au club de Morteau-Montbenoît. J'ai d'ailleurs participé aux championnats de France et du monde des sapeurs-pompiers. Après mon bac économique et social au lycée Jules Haag, je pensais même entrer à l'UFR Staps. Mais à l'époque du lycée, j'ai été sapeur-pompier volontaire à Quingey, pendant 3 ans, ce qui m'a donné goût à ce métier ». Après l'obtention du concours, restait le plus dur : trouver un corps de sapeurs-pompiers voulant intégrer du personnel féminin dans son effectif.
Il faut rester en condition physique
A Besançon, les professionnels alternent 24 heures de travail, pendant lesquelles ils peuvent être appelés à tout moment, et 48 heures de repos. « Outre cette présence, ce qui diffère du volontariat, c'est la fréquence des interventions. Le métier demande une force physique mais aussi mentale en fonction des interventions. Les gros feux n'arrivent pas tous les jours. Depuis que je suis là, je n'ai connu que celui de Superfos et Superior alors que je venais d'arriver. Le reste du temps, les appels varient. En ce moment, on a beaucoup de feux de poubelles, de voitures. Je remarque qu'en ville, les gens appellent plus facilement pour un rien, alors qu'à la campagne, ils essayent de se débrouiller. Ici, une poubelle brûle et on appelle les pompiers au lieu de verser un seau d'eau dessus ! »
Stéphane Paris
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