Il réalise son premier tag vandale à l’âge de 11 ans en région parisienne, plongeant alors dans une culture qu’il n’a plus quittée, à part une coupure en 2007. Aujourd’hui, c’est le côté artistique et le travail des lettres qui l’intéresse. Il travaille uniquement sur des murs autorisés pour développer ses œuvres en mettant en avant l’aspect artistique au détriment du productif. «Ce qui me plaît c’est le dessin, la culture du graffiti et plus généralement l’ambiance des pratiques urbaines, celle du skate ou du hip-hop» commente-t-il. Son surnom est visible un peu partout sur les murs délaissés du quartier de la Marjorie, à Lons-le-Saulnier. Il l’a trouvé sur une célèbre marque de bonbon, y ajoutant "one" pour éviter les problèmes de droit. «Cela n’a pas de signification particulière, c’est juste l’enchaînement des 5 lettres qui m’a plu». Une motivation esthétique, reflétant son souhait de voir dans le graff avant tout une expression artistique.
Un apprentissage sur le tas
Ce jeune artiste jurassien n’a suivi aucune formation de dessin. Il s’inspire de ce qu’il voit, de graffs d’autres personnes et des magazine traitant de cette discipline de rue tout en restant à l’affût de conseil donné par des anciens du mouvement. «Je mange graffiti, je dors graffiti, je vis graffiti» indique le dessinateur de 22 ans qui consacre des moyens financiers considérable pour sa passion urbaine. «Un week-end de peinture peut me coûter 150 euros». Mais cela ne constitue pas sa seule activité. Il milite également "à 200 %" pour SOS Racisme, exerce la profession de veilleur de nuit, prépare un concours d’éducateur spécialisé et est actuellement en phase de création d’auto-entreprise dans le domaine du graff. Même si très peu en font une activité professionnelle, il espère «en tirer une petite source de revenus». Plusieurs commandes lui ont d’ailleurs été demandées notamment par l’association Oasis ou le magasin de meubles Show Room à Orgelet.
Pas encore dans les mœurs
«La démarche commence à se développer dans les grandes villes, même si les gens sont un peu frileux. Dans le Jura, je dois être le seul. Le graff compte deux lieux culte, New York et Berlin. Je suis allé à Berlin, j’ai vraiment pris une claque. En France il est largement répandu dans les grandes agglomérations comme Paris, Lyon ou Marseille. En revanche il a du mal à entrer dans les mœurs de la petite province» reconnaît Krema’one.
Pour pallier cela, il a organisé le festival Ledo Graff Jam les 23 et 24 septembre 2011 dans les anciens hangars de la Sernam à Lons. Un évenement rassemblant 17 graffeurs issu de tout l’Hexagone et l’école de mix Polimix de Poligny. Un véritable rassemblement de la culture urbaine qui devrait normalement être réédité cette année dans un autre lieu.
Guillaume Bouquet
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