Lorsqu'on sort diplômé en sculpture de l'école des Beaux-arts, deux possibilités s'offrent au créateur qui est en vous : soit devenir artiste distribué dans les galeries, soit entrer dans le monde de l'artisanat. Dominique François a opté pour la seconde solution, parce que, dit-il «pour être artiste, soyons réaliste, il faut être très doué, aimer ce milieu , s'y sentir à l'aise et puis aussi pouvoir vivre de ce que l'on fait. Sorti des connaissances artistiques que l'on nous enseigne aux Beaux-arts, il faut pouvoir concrètement entrer dans la vie active. Je ne pensais ni avoir les qualités requises pour être artiste ni réellement l'envie d'entrer dans ce monde. J'ai donc débuté comme créateur commercial pour la chaîne Boule de neige - cadeaux et gadgets qu'il fallait créer et commercialiser -, puis je me suis dirigé dans la pub et le graphisme.»
Deux ans plus tard, muni d'un bagage de commercial et de graphiste, Dominique François se retrouve au chômage ; un instant de répit qu'il met à profit pour lancer sa propre boîte. Aidé par une étudiante en commerce, il monte un dossier et obtient. une aide de l'État (fonds d'aide à la création d'entreprise alors équivalente à 43 000 francs).
«Petit à petit, en deux ans, j'ai grandi»
Dominique François débute sans rien si ce n'est la seule idée d'asseoir un marché d'objets décoratifs et promotionnels pour les magasins et les commerçants. Petit à petit, il crée une gamme de produits dont certains sont connus du grand public (les aviateurs pour Carnet de Vol, la montre Paris-Dakar, le trophée EDF...). Pour diversifier un marché trop restreint, il ajoute à la panoplie de créateur ses talents de graphiste et réalise ainsi des plaquettes publicitaires.
La sérigraphie, puis la création de présentoirs viennent également compléter l'activité de ce «one self-made man». Seul dans son atelier, il travaille en fonction de ses commandes et laisse libre cours à son imagination lorsque le commercial ne l'étreint pas. Heureux en quelque sorte et sage sans aucun doute Dominique François se débrouille tout seul. «Je ne veux pas aller trop vite. En deux ans, j'ai toujours évolué, jamais régressé. C'est parfois dur mais il suffit de pas grand chose - comme par exemple la découverte d'un nouveau marché - pour repartir et voir l'avenir en rose».
Claire Boisson
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