Le 25 janvier dernier, une semaine après son 17e anniversaire, Léa Marchal a encore remporté une médaille d’or sur un 200 m nage libre à Genève, avec un chrono de 2’06’72 (1). L’année commence sur les bases de 2015 : l’an dernier, toutes catégories confondues, elle a établi la 7e performance française au 400 m et au 1500 m, la 9e au 800 m. Sur ces 3 distances, elle règne sans partage dans la catégorie d’âge 14 – 18 ans. Fidèle au club de l’ANB (Alliance natation Besançon) depuis l’âge de 7 ans, la cadette, entraînée par Bryann Grandjean, est une spécialiste du crawl fond et demi-fond.
Nager est une passion venue à elle comme un coup du destin par lequel elle se laissa submerger depuis qu’elle a appris à nager à 4 ans. Depuis, elle n'a plus cessé de nager. «Cela aurait été dommage de m’arrêter vu que je progressais rapidement». De fait, elle est toujours classée dans les 3 meilleurs chronos historiques français de sa classe d’âge depuis qu’elle a 12 ans. Sur 400, elle nage plus rapidement que Camille Muffat et Laure Manaudou au même âge.
Léa habite au Gratteris, au sud-est de Besançon. Elle étudie au lycée St-Jean, en terminale S. Classée sportive de haut niveau depuis 2013, elle dispose d’un régime qui lui permet de manquer 8 heures de cours par semaine afin de s’entraîner. Avec plus de 20 h d’entraînement et 24 h de cours général, les semaines restent très chargées. «Tout ça demande beaucoup d’organisation et de sacrifices pour moi et mes parents, et puis il faut que je récupère les cours manqués».
Son parcours sportif est atypique car Léa est aussi une skieuse alpine de bon niveau. Licenciée à Métabief pendant 5 ans, niveau chamois et flèche d’or, championne régionale jeune et même 2e française ESF en slalom géant à 11 ans. «Je ne fais plus de slalom depuis 2 ans : trop risqué car j’ai déjà été opérée des croisés à 10 ans et puis j’habite en plaine, donc j’ai normalement opté définitivement pour la natation. Mais il m’arrive régulièrement l’hiver d’échanger un entraînement de natation contre un entraînement de ski de fond avec l’accord de mon coach».
Une simple passion
Elle dit avoir atteint «un bon niveau en 2013», année de sa première compétition internationale (coupe de la Comen), lors de laquelle elle réalise le triplé 200-400-800 devant des Italiennes et Espagnoles. «Mes 3 premières Marseillaises»...
Ce même été 2013, au Foje (festival olympique de la jeunesse européenne) à Utrecht aux Pays-Bas, elle remporte une médaille d’or et une médaille d’argent en relais et finit 4e sur le 400 m. En 2014, malgré une mononucléose et une blessure, elle gagne 3 titres de championne de France Jeunes. L’an dernier, elle revient en pleine forme, gagne 3 titres en bassin de 50 m en avril à Limoges et aligne à nouveau un triplé en 3 jours en novembre à Angers, battant au passage la meilleure performance française 16 et 17 ans sur 1500 NL (bassin de 25 m). Des performances qui lui ont valu de faire partie des 3 nageuses juniors françaises qualifiées pour les 1ers jeux européens de juin 2015 à Bakou (2). A cela s’ajoutent une 3e place toutes catégories au 800 m des championnats de France d’été à Montauban. Juste avant de partir au championnat open du Canada et de ramener deux médailles de bronze au 400 m et au 1500 m.
En ce moment, elle se prépare pour les championnats de France qui se déroulent à Montpellier, fin mars et servent de sélectif pour les compétitions internationales estivales. Les critères de sélection pour les JO de Rio étant trop difficiles en France (il lui faudrait nager au niveau du 10e rang mondial), Léa reste lucide. «J’espère me qualifier pour les championnats d’Europe juniors et peut-être viser un peu plus haut pour me rapprocher des podiums français toutes catégories. La cerise sur le gâteau serait une qualification aux championnats d’Europe Elite de Londres en mai, mais il va falloir que je nage très vite!». Pour les JO, son entourage estime que sa progression peut l'envoyer à Tokyo 2020
Elle n’a pas de secret pour expliquer ses performances. Le fait d’être passionnée par ce sport réussit à la pousser et à lui faire accepter la rigueur, le courage et l’abnégation nécessaires. Le talent et un bon entraîneur complètent le tableau. «Pour le moment ce n’est vraiment que du plaisir» confie-t-elle.
Mais malgré son ambition pour la natation et son rêve de JO, elle ne compte pas en faire son métier. Quand on lui parle de son avenir, Léa a une autre idée en tête : «faire des études pour devenir avocate d’affaires internationale, en commençant par une école de commerce via un cursus e-learning adapté au rythme des sportifs de haut niveau. Je pourrais continuer à nager en même temps».
Laura Duprez
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