Tout est parti d’une invitation lancée au pied du mur d’escalade de la fac de sport de Besançon au printemps 2022.
« Oriane, une camarade de promo en licence Staps m’a proposé de faire les championnats de France de para-escalade avec elle la semaine d’après. À l’époque, je grimpais seulement une à deux fois par semaine, en loisirs » : Maxime Meyer, né sans main gauche, relève le défi. Quelques jours plus tard, à Troyes, il termine 5e de sa catégorie : le jeune homme originaire de Bethonvillers, dans le Territoire de Belfort, se rend compte qu’il pourrait vite tutoyer les sommets s’il s’en donnait les moyens.
Deux ans plus tard, Maxime a décroché à Tarbes (Hautes-Pyrénées) son deuxième titre de champion de France. Après celui obtenu en 2023, à domicile, dans la salle Marie-Paradis. C’est là qu’il s’entraîne quatre à cinq fois par semaine avec le groupe compétition du club
Entre-Temps Escalade de Besançon.
Six minutes pour grimper le plus haut possible
« Pouvoir grimper dans une telle salle, ça aide à progresser. Grâce au travail des ouvreurs, qui placent les prises, on a accès à une belle variété de voies », s’enthousiasme-t-il. L’étudiant en activité physique adaptée et santé s’épanouit dans son sport :
« En escalade, il y un vrai dépassement en soi et une grande variété de mouvements et de techniques. Et puis la mentalité est très bonne ; même entre concurrents, on s’entraide ».
Pour se hisser de prise en prise, Maxime utilise ses deux bras.
« Il y a certaines positions que je ne tiens pas sans la main alors je dois trouver une méthode alternative. D’une prise à l’autre, je change de technique », explique-t-il. Une seule discipline est représentée en para-escalade : la difficulté.
« On a six minutes pour aller le plus haut possible, décrit le Franc-Comtois. On s’encorde pour monter en « moulinette », c’est-à-dire qu’on n’a pas besoin de clipser la corde sur des mousquetons comme le font les valides ».
À Tarbes, le 23 mars, lors des deux séances de qualification, il a été le seul à toucher le haut de la paroi de 19 mètres
« avec un gros dévers ». En revanche, en finale, il a commis une erreur qui l’a fait tomber, cinq prises au-dessus de son principal concurrent.
Pas de Jeux en 2024 mais un espoir pour 2028
L’an dernier, son titre national lui a ouvert les portes de l’équipe de France, un collectif habitué à rafler les médailles internationales. Le Bisontin est monté sur le podium des deux manches de coupes du Monde qu’il a disputées. Mais au championnat du monde, il a échoué aux portes de la finale :
« J’ai fait des erreurs de grimpe : je me suis mal placé et j’ai hésité sur des mouvements ».
En juin prochain, Maxime Meyer participera à la coupe du monde d’Innsbruck. En Autriche, il tentera de décrocher sa qualification pour les championnats d’Europe en Suisse fin août. Et les Jeux de Paris ? Ils ne figurent pas au programme. L’escalade est en effet devenue un sport olympique depuis 2021 mais pas encore paralympique. Elle pourrait toutefois faire son entrée aux Jeux de Los Angeles en 2028. L’étudiant aura alors 26 ans : l’âge idéal pour atteindre le sommet de son art.
Edwige Prompt
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