Morgan venait tout juste d’obtenir son diplôme en master de droits vitivinicole, à la faculté d’Aix-en-Provence, mais ne se voyait pas foncer tête baissée dans la vie active :
«je voulais vivre quelque chose de fort, casser la routine, voir de quoi j’étais capable», explique le jeune homme de 25 ans, originaire d’Étrappe (25). Du jour au lendemain, il a décidé d’enfourcher son vélo et de partir sur les sentiers de
l’EuroVélo 6, itinéraire qui traverse l’Europe d’ouest en est en passant par la Franche-Comté. Avec un budget de 1400 euros, 30 kilogrammes de bagages et quelques conseils glanés sur les blogs de cyclotourisme, il s’en est allé sur la route des fleuves européens. Il ne faut finalement pas grand chose, si ce n’est du courage.
De la Franche-Comté
au Monténégro
Il a traversé la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie et la Serbie avant de bifurquer
«hors des sentiers battus» vers le Monténégro, puis l’Italie.
«Je trouvais rassurant de débuter mon périple en suivant un itinéraire correctement balisé et aménagé pour commencer», explique Morgan. En tout, son parcours aura duré deux mois avec une moyenne de 60 à 100 kilomètres par jour. Plutôt sportif, Morgan s’en est accommodé.
«Le réseau français est très bien achevé, au contraire de la partie suisse souvent tracée au bord des routes et des voies de chemins de fer. L’Allemagne est sans doute l’itinéraire le plus facile. En Autriche, j’ai trouvé la pluie malheureusement, et cela s’est compliqué en Hongrie où la signalisation était souvent manquante. C’est pareil en Serbie, où il arrive même que des anti-européens retirent les panneaux !» En terme de bilan mécanique, il s’en est plutôt bien tiré :
«trois crevaisons seulement».
Tunnels sombres
et chien errants
Ces quelques aléas n’ont pas entravé le moral du Franc-Comtois le long du circuit de l’EuroVélo 6. Des frayeurs, en revanche, il en a eu par la suite sur les routes du Monténégro.
«Je suis passé d’itinéraires très praticables et plutôt plats à de sérieux dénivelés. C’était dur physiquement», se remémore-t-il. De même, les tunnels non éclairés, les chiens errants qui poursuivent les deux roues dans les Balkans comptent parmi les choses les plus effrayantes de sa traversée en solitaire.
«Je me suis demandé à plusieurs reprises ce que je foutais là !», concède-t-il,
«mais finalement les mauvais souvenirs s’effacent et ce que l’on retient davantage ce sont les meilleurs moments». Dans les bons souvenirs, il se souvient de tous ces compagnons rencontrés sur la route comme cet Espagnol, qui, comme lui, sillonnait l’EuroVélo 6, ou encore ces personnes, nombreuses, prêtes à lui filer un coup de main.
«Le seul problème c’est que j’ai un anglais basique et que d’une façon général, cette langue est très peu parlée dans cette partie de l’Europe. C’était donc délicat d’entamer une discussion.»
À refaire
sans hésitation
Revenu de voyage depuis la fin de l’année 2016, il en conserve des souvenirs incroyables, notamment la côte monténégrine et l'arrivée sur la mer Méditerranée, en Italie, après avoir pédalé plus de 2000 kms à travers les Balkans.
«Les villages et villes italiens, toujours très animés !», s’enthousiasme Morgan.
«Je pensais faire un break et profiter de ces mois de voyage pour faire le point et finalement, on pense tout le temps à son rythme quotidien : quel itinéraire emprunter, où l’on va dormir, que va-ton va t-on manger…». Une chose est sûre si c’était à refaire, ou si l’aventure se représentait, il repartirait sans hésiter sur les pistes !
Pauline Moiret-Brasier
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