Ils ont récupéré une dizaine de minitels, les ont ouverts et en voyant ce qu’il y avait à l’intérieur, en ont fait des bornes d’arcade. Ils ont montré à un boulanger l’utilité qu’il pouvait tirer d’un ordinateur. Ils aident une personne qui s’est mis en tête de créer une imprimante 3D à partir de matériel de récupération. Trois exemples concrets des activités de l’association Hack Gyver, créée il y a un an et demi à Belfort. C’est un hackerspace, structure ouverte dans laquelle les membres se rassemblent pour développer divers projets autour de la technologie. Attention au mot «hacker», phagocyté depuis quelques temps par l’informatique avec un sens négatif, lié à des pratiques illégales. HackGyver ne rassemble pas de pirates prêts à s’introduire dans n’importe quelle base de données numérique.
«Hacker, ça veut dire détourner rétablit Nicolas Gautier-Levasseur, actuel président. Si vous utilisez un trombone pour ouvrir un lecteur CD bloqué, vous faites du hacking. On récupère des objets technologiques, on part de leur observation pour comprendre comment ça fonctionne et comment ont réfléchi ceux qui ont conçu ces objets et avec ça, on propose des solutions à des problèmes technologiques»
L’association est constituée à 70 % d’étudiants de l’UTBM et de l’IUT, mais elle est ouverte à tous, jeunes et moins jeunes, lycéens et retraités, autour de la technologie. Il y a des spécialistes en informatique mais aussi en électrotechnique ou en mécanique. Elle se réunit à l’Usine et organise des interventions à l’extérieur, en direction de professionnels ou d’entreprises pour leur montrer ce que la technologie peut faire pour eux. Elle répond aussi à des demandes ponctuelles.
L’autre terme de l’association se réfère à McGyver pour évoquer le bricolage ou l’inventivité, sans moyens considérables.
«Notre modèle économique est celui d’une bibliothèque. Notre matériel vient de donations. Nous intervenons gratuitement, dans un esprit d’échange, avec une politique de libre prix. Nous n’avons aucune aide, sauf celle de l’Usine pour les lieux. Lorsqu’une entreprise nous demande conseil pour résoudre un problème technique, la contrepartie est que l’information que l’on va lui délivrer sera libre et publique, diffusée sur notre site». Une activité rare : dans la région, l’association n’a pas d’équivalent. En France, ils sont moins de dix.
S.P.
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