Léna Canaud dévoile les traits fins et sensibles de sa première BD sur son compte instagram et son site. Elle paraît, planche après planche, depuis le 28 novembre, au fil de l’évolution de son travail. La jeune femme originaire de La Chapelle-sur-Furieuse dans le Jura, aujourd’hui installée à Lyo,n est artiste-auteure depuis un an. Plus précisément illustratrice, graphiste, conceptrice multimédia. Tisseuse est son premier essai BD, sur une idée scénaristique aussi prometteuse que le dessin. Sans trop la dévoiler, l’histoire évolue dans deux univers parallèles dont l’un a 7 ans d’avance sur l’autre et peut l’influencer. Au cœur du scénario, l’idée d’instant décisif. « Au départ, Tisseuse était un projet de roman, mais je ne me trouvais pas assez douée, je n’aimais pas me relire, alors qu’en dessin, j’ai l’impression de m’améliorer et d’apprendre. Cela dit, il y a quand même un boulot d’écriture. Mais la finalisation en dessin me plaît plus ».
Léna a développé son univers artistique seule, en autodidacte, parallèlement à son parcours d’études supérieures. « Après mon bac S, j’hésitais entre les écoles d’art et sciences po mais j’ai suivi les conseils de mon entourage et je suis allée en fac info com à Besançon avant de faire l’IEP de Grenoble ». Mais sa passion pour la BD sous toutes ses formes n’a pas cessé de l’accompagner. « En ce moment, je lis beaucoup de romans graphiques. J’adore par exemple le travail de Tillie Walden, Dans un rayon de soleil. Je dessine depuis toute petite mais je m’y suis vraiment mis en 3e. Je n’ai pas véritablement d’influences, mais on s’inspire de tout ce qu’on connaît. Parfois je reconnais des influences ténues. On m’a reproché d’être trop inspirée par le manga, mais je trouve que c’est une porte d’entrée intéressante. Aujourd’hui, dans la BD contemporaine, les influences sont très mélangées et les jeunes ont digéré celle du manga ».
La jeune femme de 25 ans est également attirée par l’animation comme le soulignent son mémoire de recherche sur le passage à l’âge adulte dans les films de Miyazaki, un stage au célèbre studio d’animation Folimage et la réalisation de La Révolution, c’est fini, 2e prix du concours du film court organisé par le Crous de Grenoble en 2018. Elle vient également de finir un clip animé pour un ami chanteur. « Le stage à Folimage m’a beaucoup plu, mais je n’ai pas fait d’études d’art et je n’ai pas le niveau technique pour entrer dans une école de cinéma d’animation. De toute façon, j’ai tendance à vouloir tout faire, ce qui est plus facile en BD ! » Son parcours détaillé sur son site révèle une jeune femme inspirée, créatrice de Chronopolis, jeu en réalité alternée ou d’Infinite fates, récit interactif multimédia en français ou en anglais. Une fois son master transmédia acquis, elle a fait un service civique d’illustratrice et rédactrice au magazine Agir à Lyon & ses alentours, porté sur la transition écologique et solidaire. Aujourd’hui, elle réalise beaucoup d’illustrations pour des associations, notamment dans ce domaine écologique qui lui tient à cœur.
« J’étais aussi attirée par l’écriture et le journalisme mais finalement je préfère dessiner et inventer des histoires. Etre dans la créativité me convient mieux. J’ai un côté hypersensible, peut-être que ça aide. Et je me sens plus libre en faisant tout chez moi. Pouvoir être tranquille à domicile pour travailler me plaît ». Mais cette situation a aussi ses difficultés. « Décider de se lancer n’est pas facile. Ensuite, il faut savoir prendre en confiance en soi et trouver des sources de revenus régulières ».
S.P.
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