Comment en es-tu arrivée à travailler à la cour européenne de justice Luxembourg ?
A la suite de mes études en master 2 en droit public des affaires à l’Université Jean Moulin Lyon III, je cherchais un stage et un ami m’a parlé du Crij et des possibilités de Stages Monde. J’ai rempli un dossier tout en envoyant plusieurs candidatures auprès de juges travaillant à la cour européenne. L’un d’eux, Heikki Kanninen, m’a répondu favorablement. J’étais en stage de janvier à juillet 2018. Ensuite il m’a proposé de rester en tant qu’assistante. Chaque juge en a 2. Je suis avec lui pour 2 ans. Je travaille au tribunal de la cour de justice européenne en tant que 2e assistante près le cabinet de M. le juge Kanninen. Le 1er assistant est plutôt administratif et le 2e tend plutôt à être assistant juriste. A ce titre, j’aide à l’élaboration des décisions, je rédige des rapports d’audience, des ordonnances, des notes internes, etc.
Depuis quand t-es-tu orientée vers le droit ?
Depuis le stage 3e qui a confirmé mon envie d’être avocate. A partir de là, j’ai travaillé avec cet objectif.
Qu’est-ce qui t’attirait vers ce domaine ?
J’ai toujours aimé aider les autres, être un peu l’intermédiaire, résoudre les problèmes. Par ailleurs, depuis très jeune, je suis très rigoureuse. J’aime qu’il y ait des règles et que l’on puisse les utiliser pour trouver des solutions en cas de problème. Et le droit intervient dans tous les domaines de notre quotidien. Mais j’étais également attirée par les langues, notamment l’anglais et l’espagnol. C’est pour ça que je suis allé à Lyon II, j’y ai effectué un parcours menant à un diplôme de droit espagnol en 3 ans.
Ces études de droit n’étaient pas trop difficiles ?
Personnellement, j’ai adoré, mais j’ai toujours aimé étudier. Ce n’est pas si difficile, mais il y a beaucoup de cours magistraux. Cela exige de la rigueur, de la concentration, de l’autonomie, de l’assiduité. On est assez seul, avec une grosse charge de travail. Les métiers juridiques demandent d’avoir des connaissances, donc c’est normal. Mais c’est passionnant.
Pour en revenir au stage, comment l’as-tu vécu ? La bourse était suffisante ?
C’était une grosse aide, mais pas suffisante pour vivre au Luxembourg. La vie est très chère alors ça m’a énormément aidé. Sinon je ne sais pas comment j’aurais payé mon loyer. Mais je ne m’attendais pas à un tel montant (1). Sans la bourse, j’aurais quand même essayé de faire ce stage mais cela aurait été très difficile. Professionnellement, j’ai vraiment apprécié le stage. Et du point de vue de la vie quotidienne également. Luxembourg est très internationale, très facile d’accès, avec des liaisons qui permettent de voyager partout. Et c’est proche de la France. Cela se retrouve dans la ville : on parle toutes les langues, il y a beaucoup de restaurants de toutes origines, on rencontre des gens qui viennent de partout. Il y a une vie nocturne intéressante, mais cela reste une ville assez paisible. Le point négatif, c’est le niveau de vie, assez cher.
Que penses-tu faire ensuite ?
J’ai fait ce stage parce qu’on m’a dit, à la fin de mes études, que quand on veut être avocat, c’est intéressant de connaître le point de vue, la méthodologie, le fonctionnement d’un juge. Mais j’ai toujours l’intention d’être avocate. L’an dernier, j’ai décidé de passer le barreau au Luxembourg et je l’ai obtenu en avril 2020. Mon souhait est de commencer ici, en contentieux, dans une étude de taille moyenne. Je me vois au Luxembourg pour les 5 années à venir.
Recueilli par S.P.
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