Les 14 premiers porcelets sont arrivés récemment. Quinze autres vont suivre d’ici un mois. «Ils viennent de Côte d’Or, ce n’est pas évident de trouver des cochons bio». À terme, Laurent Barthet espère en faire naître suffisamment pour vendre environ 80 porcs transformés chaque année. «C’est une petite exploitation» précise-t-il.
Son ambition est plus qualitative que quantitative. En ce début mai, il lance un élevage extensif, répondant au cahier des charges de l’agriculture bio. La vente directe de produits transformés devrait débuter à l’automne. Saucisses, poitrine fumée, côtelettes, terrines, etc. À 26 ans, ce jeune homme de Vaux-et-Chantegrue, revient à l’agriculture après 2 ans dans la banque et 3 ans dans les travaux publics. Formé au lycée agricole St-Joseph, à Levier, il possède un BTS analyse et conduite des systèmes d’exploitation.
«Dans la banque, je faisais de la vente pure et dure, ce n’est pas ce qui m’intéresse. Je préfère travailler dehors, être en contact avec le vivant».
Un rêve qui se réalise
Laurent s’installe en Gaec avec Maurice Tissot. En haut du Larmont, au-dessus de Pontarlier. 1 135 m d’altitude, le grand air libre. Difficile de trouver meilleur appui : son associé est dans l’élevage ovin bio, la transformation et la vente à la ferme depuis 20 ans. Tous deux y trouvent leur compte : entraide, diversification de l’exploitation, clientèle déjà existante.
«Seul, je ne me serais pas lancé» assure Laurent. Dans un métier qui n’est jamais facile, la première idée qui leur vient à l’esprit est la qualité de vie.
«S’associer permet de pouvoir prendre du temps libre, d’avoir un week-end sur deux. En cas de maladie, c’est très pratique. Et puis on a les mêmes idées dans le domaine agricole, sur le bio, le respect de l’environnement. J’y avais été sensibilisé à l’école».
Le projet a été mûrement préparé. Pour ne rien laisser au hasard, l’installation s’est fait progressivement. Laurent a d’abord été stagiaire, moyen de commencer à travailler de concert dans des conditions permettant éventuellement d’arrêter à tout moment. Le temps également de remplir les dossiers d’aides possibles. D’agrandir le labo pour l’adapter à la transformation des porcs.
«J’ai également effectué un stage dans une boucherie pour apprendre à découper, transformer». Finalement, «le plus difficile a été de trouver une demi SMI (surface minimum d’installation) soit 12,5 ha, cédée par des vosins».
Laurent Barthet n’arrive pas en terrain inconnu : il a été stagiaire sur l’exploitation il y a 10 ans. «Au départ, le projet a été lancé par une fille qui n’a pas souhaité continuer. Maurice Tissot m’a présenté l’idée au moment où j’envisageais de me réorienter vers l’agriculture. C’était une bonne opportunité de franchir le pas. Il y a 10 ans, c’était pour moi un rêve, qui se réalise aujourd’hui».
S.P.
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.