Pour ses débuts, Oblique distille sa production au compte-goutte : 4 titres sont apparus sur son
bandcamp en février, 4 autres mi-mai. Les 4 prochains seront disponibles en septembre. A ce moment-là, le premier projet du groupe sera complet : il s’agit d’"A ballad thru Obliquity", dont les 12 titres illustrent 12 chapitres d’un texte écrit par Simpson. L’histoire d’un homme qui redécouvre la ville qui l’a vu grandir.
«C’est son journal ou son carnet de bord. Il raconte ce qu’il vit et ce qu’il pense avec des moments un peu oniriques nés d’une frontière floue entre ce qui lui arrive et ce qu’il imagine».
La musique illustre cette histoire dans une sorte de concept album complété par des illustrations du collectif parisien DuVent. Au bout du projet, matériellement il y aura peut-être un disque et avec certitude 6 journaux imprimés et des gravures numérotées de 1 à 500. Ces objets sont déjà disponibles lors des concerts du groupe. Ils sont également en vente à prix libre sur le
bandcamp.
Oblique est un groupe neuf mais loin d’être inexpérimenté.
«On a créé le groupe en janvier pour adapter en live la musique des EP». Sur scène, l’auteur des textes est à la basse et aux machines. Simpson joue aussi avec Preacherz, Phonograff et Clara Yucatan, mais il est au cœur d’Oblique, incarnation de son projet personnel. Avec lui, Félix (saxophone, synthés, chant), Sélim (flûtes), Anthony (basse et machines). Tous ont des activités musicales parallèles, certaines ayant déjà une petite réputation comme Pira.Ts dont fait partie Sélim. Anthony est aussi dans Of June et Blevnoir. Quant à Félix, il cumule un projet solo (Felp), un autre avec Miqi O et des participations à divers collectifs répondant aux noms de Chienvoler, les Guerres d’l’Amour, Bellflower, Dondepiano. Des noms moins évocateurs par ici car il s’agit de groupes de Montréal où Félix s’est expatrié depuis 8 ans. La musique d’Oblique est le fruit de sa collaboration avec Simpson.
«On avait envie de travailler ensemble mais ce n’est pas très facile quand on est éloigné. Je me suis rendu à Montréal et Félix est revenu à Besançon en début d’année. On avance plus vite et mieux quand on est ensemble physiquement, l’échange est immédiat».
Progressive hop
«En général, Simpson arrive avec un beat et on part du texte pour construire une musique en rapport avec l’ambiance du chapitre. J’ajoute des mélodies, des textures, j’étoffe la structure» explique Félix.
Cela donne du progressive hop, un nom qu’ils ont adopté parce qu’il en faut un,
«mais cela ne ressemble directement à rien de particulier. Il fait référence au rock prog et psyché pour le côté contemplatif, complexe, les structures qui changent mais rythmiquement, on est plus dans la tradition afro-américaine soul et hip-hop. Il y a de l’electro parce que c’est notre époque et des samples qui vont chercher dans le jazz ou le funk». Un éclectisme à l’image de ce qu’ils écoutent. Sans trop chercher, Félix cite la Turque Selda, Roland Kirk et Beck ; Simpson Heimat, Sufjan Stevens et le Réunionnais Alain Peters tandis qu’Anthony serait plus rock et electro.
«Tous les morceaux sont prêts mais on a choisi d’étaler les sorties pour intriguer, pour que ça passe moins inaperçu que si on donnait tout d’un coup. On est sur un rythme lent parce que c’est aussi un projet qui prend du temps avec les journaux et les illustrations à imprimer. Peut-être qu’après on partira sur un truc plus simple».
Ils n’en sont pas là. Après une résidence à la Rodia, ils s’apprêtent à partir en tournée au Québec du 4 au 16 juin grâce à l’aide du Clap, de la Région Bourgogne-Franche-Comté et de l’Office franco-québécois pour la jeunesse. Ici, on pourra les revoir à la rentrée. Un concert est d’ores et déjà prévu au Moloco d'Audincourt le 14 octobre.
S.P.
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