En septembre prochain, Aurélien Lefrançois va partir à pied à travers l’Europe. Ce projet de voyage de 6 mois est en fait double : il part pour faire partager une passion, celle des jeux de société.
«Je pense m’arrêter une dizaine de jours dans chaque lieu pour mettre en place des ateliers et créer des jeux de société avec la population, enfants, joueurs, curieux. Je vais m’arrêter dans des écoles, des maisons de retraite, des mairies, des structures à même de me fournir une logistique».
Sous l’intitulé Ludi Vojago, il veut rencontrer, débattre, transmettre mais aussi découvrir car le jeu de société a des implications culturelles. Qui le passionnent autant que le fait de jouer.
Pour lui, cela vient de loin.
«Depuis que j’ai des souvenirs. Ma mère est dans l’informatique, je pratique les jeux vidéo depuis très jeune». Jeux de société, de rôle, vidéo, tout l’intéresse.
«Les points communs sont nombreux. Les jeux vidéo ou sur internet sont par exemple aussi vecteurs de socialisation, même si le facteur social est plus direct en jeu de société autour d’une table. On retrouve également des similitudes lorsqu’il s’agit de créer un jeu, d’élaborer des règles». Puis cette passion est devenue vocation. Originaire de la région parisienne, il a suivi des études de maths avant d’obtenir une licence puis un master de game designer (1). Il est depuis un an à Besançon où il a travaillé chez Formagraph en tant que game designer pour un jeu vidéo contre l’illettrisme (2).
Des différences culturelles autour du jeu
«Ma vocation à long terme est d’être un concepteur de jeux “intelligents”, c’est-à-dire capables d’apporter aux joueurs une connaissance ou de sensibiliser à des problématiques de société » écrit-il à propos de son projet. Lors de son voyage, il entend s’intéresser à l’aspect créatif.
«L’idée est de créer avec le public, à partir de pions et de dés en se posant la question qu’est-ce qu’un jeu de société ? Mais cela va rester ludique. De toute façon, lorsqu’on découvre un jeu, il y a une réflexion induite».
La découverte sera réciproque. Enrichir ses connaissances est une motivation :
«on découvre des différences culturelles autour du jeu. Sur le terrain, j’aimerais pouvoir me rendre compte de l’impact de ces différences culturelles sur le jeu». Il compte sur ce voyage pour améliorer ses propres conceptions dans ce domaine :
«cette expérience me permettra d’acquérir une connaissance des sensibilités de joueurs, dans leur multiculturalité. Je pourrais ainsi proposer une approche innovante dans la conception de mes réalisations futures» (en attendant, on peut toujours découvrir quelques-unes de ses créations personnelles sur son portfolio numérique
http://alefrancois.com).
Il compte commencer par Besançon avant de se rendre à Mulhouse, Stuttgart, Münich, Innsbruck, Vérone, Ljubljana, Zagreb puis de rejoindre la Serbie, l’Albanie et Sofia. Il part en stop et en covoiturage, fera peut-être du train s’il est contraint par le temps. Il veut minimiser les frais et se faire héberger dans la mesure du possible chez l’habitant, utiliser le couch surfing. Pour financer l’équipement matériel (dés, cartes, sabliers, pions mais aussi tablette tactile), il cherche des partenaires. Il a sollicité le comité local d’aide à projet pour l’appuyer et inscrit son projet en crowdfunding sur ulele.
«Je vais tenir un journal de voyage pour faire partager au maximum les ateliers mais aussi dire comment c’est perçu, comment ça se passe».
Stéphane Paris
(1)
Master ENJMIN à Angoulême
(2)
jeu Imago
Commentaires
Pour aller plus loin dans la découverte du projet, j'invite les personnes intéressées à jeter un coup d'oeil à ladite page Ulule du projet : http://fr.ulule.com/ludi-vojago/
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