«Je voulais venir en France parce que j’aime le pays, j’y suis venu plusieurs fois en vacances. Et parce que la pâtisserie est réputée ici. Pour moi c’est une grande expérience».
Leonhard Janisch est arrivé à Besançon le 21 mai pour un stage Eurodyssée (1). Après un mois linguistique au CLA, il a intégré la pâtisserie Baud pour y passer 4 mois. A 21 ans, il est déjà pâtissier, mais son souhait était d’accumuler les compétences.
«J’ai commencé à apprécier en en faisant avec ma grand-mère. En Allemagne, j'ai suivi une formation de 3 ans, avant de travailler pendant un an. Un collègue m’a parlé d’Eurodyssée et ça m’a donné envie de postuler. Je ne regrette pas car la façon de travailler est très différente ici. En Allemagne, par exemple, on fait beaucoup de grands gâteaux, on utilise beaucoup de crème de beurre. En France, c’est plus petit, plus créatif».
Joël Baud, dirigeant de la pâtisserie familiale créée en 1923, est ravi du sérieux de son élève. «Ca se passe très bien avec Leonhard. Il s’intéresse énormément à son travail et il s’est bien intégré à l’équipe alors que personne ne parle l’allemand. Mais on est impressionné par la vitesse à laquelle il a appris le français».
Joël Baud n’a pas attendu son stagiaire pour être convaincu des bienfaits de l’ouverture internationale. Son établissement d’une quarantaine de salariés sur 2 sites accueille régulièrement des stagiaires, français et étrangers. Il accueille des élèves de 3e comme des apprentis, pour découvrir la pâtisserie mais aussi les métiers de chocolatier, traiteur, glacier.
«Je reçois régulièrement des étrangers, notamment des Japonais. J’ai déjà eu un Allemand il y a 15 ans… Leonhard, ce n’est pas seulement quelqu’un qui vient donner un coup de main. C’est aussi une ouverture d’esprit pour lui comme pour nous. On parle du métier, de ce qui est similaire et différent». Joël Baud cultive cet esprit par des liens réguliers avec des collègues autrichiens ou japonais. Il aime se tenir au courant des tendances en Espagne, en Italie ou aux Etats-Unis.
«En ce moment, on voit arriver la mode des wedding cakes, gâteaux de mariage à l’américaine. Il y a une demande importante, certainement véhiculée par ce que l’on voit dans les films et les séries américaines. J’ai aussi découvert le yuzu, un agrume utilisé au Japon que j’essaie d’intégrer à mes recettes. Voir ce que font les étrangers permet d’évoluer».
Leonhard, de son côté, va ramener chez lui un savoir-faire français, toujours aussi réputé. Il vient d’Überlingen, près du lac de Constance - endroit pour le moins réputé également. Mais cela ne l’empêche pas d’apprécier la Franche-Comté.
«Durant le stage, j’ai fait quelques visites, c’est une belle région. J’aime beaucoup Besançon. Je suis vraiment satisfait : Eurodyssée, c’est très bein pour les jeunes. On nous trouve un stage, un logement, une bourse, tout est organisé. On découvre une région mais aussi des jeunes d’ailleurs en stage en même temps que nous. A Besançon, j’ai connu des Espagnols, des Norvégiens, des Italiens. C’est cool».
Stéphane Paris
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