En vitrine et sur les étalages, d’Essentiel & cie, à Besançon des savons, des huiles et soins pour les cheveux, la barbe et le corps, des fonds de teint, du blush, des baumes à lèvres, des fards à paupières… Bref des cosmétiques, mais avec une particularité : la plupart sont créés sur place dans l’arrière-boutique. « Je voulais que les clients voient où sont fabriqués les produits qu’ils achètent » souligne Céline Joré, la créatrice d’entreprise. Elle a ouvert sa boutique en octobre au 10 rue Battant, après avoir cherché un local proche du centre-ville, avec ce critère de deux pièces séparées. Transparence de production, fabrication locale et naturelle, respect de l’environnement, circuit court figurent dans les souhaits de la jeune femme originaire de Quingey. Une démarche saluée : elle a remporté l’Eco sphère trophy, concours mis en place par Energie Verte Maison et BGE Franche-Comté, qui récompense les entreprises qui s’impliquent dans le développement durable. Sa clientèle n’est pas seulement celle des particuliers. Elle prépare une brochure pour les maisons d’hôtes, les entreprises.
Entreprendre au féminin
Tout est allé relativement vite. « A Noël 2018, je me suis dit que c’était ce que je voulais faire. Quinze jours après, j’avais une première réunion à la CCI qui m’a dirigée vers la chambre de métiers. Puis on m’a dit de prendre contact avec BGE pour mûrir le projet. Et j’ai fini par intégrer le dispositif "Des Elles pour entreprendre" ». Cette formation réservée aux femmes permet d’avoir un bon aperçu des nécessités liées à la création d’entreprise. En 27 jours, elle aborde des thèmes tels que l’adéquation à son projet, la stratégie commerciale, l’étude de marché, les choix juridiques et financiers, la posture de la femme entrepreneure, la confiance en soi, etc.
Verdict ? Positif. « Dejà parce que ça m’aurait demandé beaucoup plus de temps. Je viens de l’Université, je n’ai jamais appris à faire un business plan, je ne connaissais pas les statuts d’entreprises. Mais cette formation apporte également beaucoup en termes de travail de groupe, de discussions, de retours sur les projets. Par exemple, au départ, je n’étais pas partie pour faire du maquillage, mais après la formation, je me suis dit qu’il fallait ».
Sa formation initiale en chimie (licence à Besançon, master à Lyon, thèse de doctorat sur l’EPO chez l’homme et le cheval) l’orientait plutôt du côté universitaire. « En réalité je n’étais pas attirée plus que ça par l’idée de devenir professeure et j’en avais marre de déménager tous les 2 ans. Parallèlement, je fabriquais déjà des cosmétiques par souci de santé. Quand je vois la liste des ingrédients de certains produits, ça fait peur ! J’y ai été aussi sensibilisée par une collègue qui avait un enfant et qui faisait très attention. »
Petit à petit, elle a appris sur le tas en testant ses produits sur son entourage et a pris goût à cette activité. D'où l’idée d’ouvrir une boutique. « Cela me permettait de garder une partie du travail à la paillasse (NDR, meuble sur lequel travaillent les chimistes notamment) et de retrouver un contact avec des clients que j’avais connus en travaillant comme caissière ». Un contact qu’elle prolonge par une autre activité de l’enseigne : des ateliers pour s’initier à la cosmétique maison et la préparation de produits ménagers.
S.P.
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