Les premières tomates sont arrivées avec du retard, la faute au temps inhabituel des 6 premiers mois de l’année. Réconfort, les premières cueillies fin juillet, étaient succulentes. Il semble en falloir plus pour décourager Aurore Mariotte. «Cette année, en plus du début de saison difficile, il y a eu des maladies, des insectes, des limaces partout. L’an dernier, la grêle avait ravagé 300 pieds. Tous les ans, on apprend. Un coup c’est le mildiou, un autre la rouille. Mais en voyant la première récolte, j’ai compris pourquoi j’étais là». Voilà deux ans que cette jeune fille de Champagnole s’est lancée dans le maraîchage, sous le nom de la Fibule. Elle a commencé avec une associée qui n’a pas souhaité continuer cette année, «alors qu’on commençait à se stabiliser». Aurore continue seule et se réjouit de faire mûrir 60 variétés de tomates, de toutes formes, toutes tailles, toutes couleurs. Mais aussi des aubergines, des concombres, des haricots, des poivrons eux aussi de diverses variétés. Elle est labellisée bio. «J’apprends énormément par les bouquins, les réseaux et les essais. Par exemple, il y a 4 façons différentes de cultiver les tomates. J’aime bien faire des tests, en tirer mes propres découvertes et mes propres leçons».
Au départ, la Fibule était partie sur l’utilisation de plantes, de façons aromatique et médicinale. «L’idée est venue lorsque j’étais fromagère dans l’alpage en Suisse. Je me suis intéressée à l’utilisation des plantes sauvages, médicinales, comestibles avec des paysans qui sont très calés là-dessus. C’est un savoir ancestral qu’ils utilisent pour se nourrir et se soigner. J’ai commencé à fabriquer mes premiers baumes et ensuite, avec mon associée, on a pensé à monter un projet là autour. Il y a énormément de plantes que l’on peut utiliser de façon aromatique et médicinale». La Fibule est née en 2009. Depuis, elle a donc bifurqué vers les légumes et la production de plantes sous serre, arrêtant la partie transformation.
Elle est installée à Montfaucon, près de Besançon. «C’est une volonté du maire de ramener des agriculteurs sur la commune, pour la dynamiser et susciter une certaine convivialité. Je fais de la vente directe tous les vendredis de 16 h à 19 h». Les autres soirs, elle vend également toutes sortes de pousses, du terreau et prodigue des conseils. Elle participe également au marché bio de Tarragnoz, les mardis soirs.
Créer un lieu de rencontre des habitants est un de ses objectifs. Elle a d’ailleurs mis en place des animations pédagogiques pour tous : ateliers, sorties thématiques. «Je montre comment faire sa salade sauvage, j’indique quelles mauvaises herbes peuvent se manger, quelles sont les plantes médicinales. Ici, j’ai un champ, une zone humide, une lisière de bois, un bois : plusieurs milieux, une grande diversité de plantes, c’est idéal».
Stéphane Paris
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.