Ce jeune homme a beaucoup d’énergie. Arrivé du Cameroun à Besançon en 2015 pour jouer au rugby, il a bifurqué vers le cinéma. «Je faisais de l’image, je travaillais avec des artistes et j’ai eu envie de me lancer à mon tour. Je voulais que ce soit un projet personnel alors j’ai écrit un scénario». Même si le sport l'a aidé pour «les chorégraphies de combat ou les cascades», tout paraît simple. Il est arrivé dans la région il y a 2 ans seulement. Avec l’aide du Clap et de la Ville de Besançon, il en est déjà au montage de son deuxième court métrage : "the Contract" a succédé à "Soldier for ever" et fait autant parler que ce premier. Il faut dire que le scénariste-réalisateur-acteur-producteur de 23 ans ose beaucoup. Pour sa première expérience, il a réussi à disposer de l’aérodrome de Thise. Pour le second, il s’est fait prêter un yacht pour tourner des films en mer à St-Tropez. Il n’a pas non plus hésité à pousser la porte du commissariat pour se faire conseiller. Son genre de prédilection : le film d’action. Il cite "Fast and furious". Les extraits qu'il montre révèle un sens du rythme inhérent au genre. Il se souvient d’une scène tournée à Besançon si crédible qu’une habitante a cru nécessaire d’appeler la police.
«Quand je me suis lancé, beaucoup de gens m’ont dit, «ce n’est pas faisable». Ca a été fait. J’en suis fier. Ca prouve que quand les jeunes veulent, ils peuvent».
Encourager les jeunes
Il faut croire que Liil-Serge sait convaincre et s’entourer, nouer des partenariats. Il n’est pas non plus du genre à tergiverser. Ses acteurs du "Contract" en savent quelque chose : ils étaient sur la route pour venir tourner quand ils ont reçu le scénario de ce qu’ils allaient devoir jouer en arrivant.
"Soldier for ever" a été sélectionné dans deux festivals à l’étranger. Au départ son 2e film devait être la suite du premier. «Mais entretemps, j’étais avec des amis au festival de Cannes et on s’est dit on va faire un court métrage en l’écrivant au fur et à mesure. Après ça, je vais reprendre la suite de "Soldier for ever" mais j’ai envie de faire quelque chose de plus gros. Le premier, c’était un test, l’expression du début : j’avais droit à toutes les erreurs. Pour la suite, je dois me professionnaliser». Dans ce cheminement, il a créé une société de production associative, LSM Prod. Toujours en autodidacte. «On propose de la production de films mais aussi d’événements, en particulier autour de l’image et de la musique». LSM Prod a déjà à son actif clips, spots et stage vidéo à la maison de quartier de la Grette. Parmi les ambitions de Liil-Serge, montrer l’exemple est en bonne place. «Ce serait bien qu’on écoute plus les jeunes. Beaucoup d'entre eux pensent que ce n’est pas le cas et je suis bien placé pour savoir que c’est vrai. Il n’est pas rare de ne pas recevoir de réponse à un mail. Mais il faut savoir persévérer». Autre idée : créer un espace cinématographique pour montrer qu’on peut tourner en restant à Besançon. Ambitieux, c’est le mot.
S.P.
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