A 21 ans, Loana Lecomte affiche déjà un solide palmarès, avec des titres de championne de France et championne d’Europe chez les jeunes. En 2020, la native des Carroz d'Arâches, en Haute-Savoie, a surtout remporté la médaille d’or au mondial espoirs de Leogang, en Autriche. Un aboutissement ? Non, mais sans doute la première ligne d’un palmarès XXL, espère-t-on dans son entourage. En tout cas, tout est fait pour continuer à progresser et gagner des titres, cette fois chez les grandes. La preuve, un statut spécial lui a été octroyé cet automne. « Sa situation est relativement exceptionnelle, explique Philippe Chanteau, entraîneur coordinateur au Pôle France, à Besançon. Elle effectue sa dernière année au Pôle tout en poursuivant ses études chez elle, à Annecy. Elle est relativement autonome et indépendante, elle comprend ce qu’elle fait. »
Loana est aujourd’hui en Staps, licence entraînement, au plus près de la famille. Auparavant, elle a donc passé 3 ans à Besançon, au Pôle France, tout en poursuivant sa scolarité au lycée Jules Haag. « Les horaires aménagés, avec fin des cours à 16 heures et créneaux réservés de 10 heures à midi le mardi et le jeudi, me permettaient de bien m’entraîner. Le week-end, je restais parfois ici car le pôle m’avait mis à disposition un studio au Centre international de séjour. Et parfois je rentrais en train ou avec Blablacar. »
La saison qui se profile s’annonce capitale. Après le stage de reprise à Bessans (Haute Maurienne) en janvier, les premières courses de rodage se profilent, puis, début mai, les deux premières manches de Coupe du monde à Albstadt, en Allemagne, et à Nove Mesto, en République tchèque, conditionneront la participation aux JO de Tokyo, du 23 juillet au 8 août 2021. Il ne faudra pas se rater !
En regardant dans le rétro, Loana mesure le chemin parcouru. « J’ai commencé le vélo à huit ans, en complément du ski alpin. Pendant 7 ou 8 ans, j’ai fait les deux, ski l’hiver, vélo l’été. Et ensuite, j’ai dû choisir car les saisons se chevauchaient. » Pourquoi le vélo ? « Je sais pas trop (rires), peut-être pour l’ambiance… »
Etre championne olympique, un rêve
Son statut particulier ne semble pas la perturber. L’entraîneur échange par téléphone et envoie les plans d’entraînement chaque semaine. Il sait qu’ils sont suivis à la lettre. Question de maturité. « Mentalement, c’est costaud pour l’instant. Elle a eu des petits coups de blues, comme tout le monde, mais on les a gérés ensemble. Tout se passe bien. Si elle connaît un jour une grosse période de doute, cela pourra arriver, c’est à ce moment-là qu’on verra comment Loana réagit et rebondit. Mais elle s’organise bien pour gérer le haut niveau, elle n’a pas de complexe et la pression ne l’affaiblit pas. »
Toujours espoir, la Haut-Savoyarde a fixé ses objectifs réalistes. « Faire des tops 10 voire des tops 5 en Coupe du monde élite et décrocher la sélection pour les Jeux, évidemment, mais les places sont très chères ». Seuls deux tickets sont attribués à la France et l’un d’eux semble déjà acquis à Pauline Ferrand Prevost, championne du monde élite en titre… « Si je vais à Tokyo, cela me permettra de découvrir l’ambiance des JO, et après, dans 4 ans, c’est Paris… Je ne mets pas la pression, je laisse faire, on verra. Mais être championne olympique, bien sûr que c’est un rêve ! »
Christophe Bidal
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