Sans l'air du moindre plan de carriére, le Bisontin Louis-Bertrand Devaud trace son chemin dans le monde aléatoire de la bande dessinée. En début d‘année, il a publié "Aliments domestiques", 30 pages de petits récits parues chez Six pieds sous terre, éditeur de "bande dessinée moderne" qui se targue de découvrir des auteurs depuis 12 ans.
"De la boîte de petits pois qui veut s’enfuir du placard de la cuisine et s’arrange pour modifier sa date de péremption aux croquettes du chat qui s'envolent, tout tend vers l'absurde dans ces petites histoires savoureuses qui entament une réflexion sur nos habitudes alimentaires” peut-on lire sur le site de l'éditeur. Avec cette parution, Louis-Bertrand Devaud se retrouve dans un "laboratoire influencé par les avant-gardes de la bande dessinée qui se sont développées tout au long des années 90 et où sont proposées des expériences narratives".
L‘auteur vit les choses plus simplement que ce descriptif de prestige, avançant au gré de son inspiration. "Le recueil regroupe les meilleurs moments de mon blog. J'ai contacté l’éditeur et il m'a dit oui”.
Il garde la même modestie mesurée pour le prix Litteratura jeunesse du Conseil général du Doubs obtenu en 2005 avec sa compagne Sarah Jeantet pour ”l'OpuIent festin" : ”Je l'ai poussée à écrire et j'ai illustré. Ce n'était pas forcément littérature jeunesse à la base mais on a évolué vers ça. Peut-être qu'on en refera un plus tard. En tout cas, ce prix a généré beaucoup de pub et donné de la crédibilité”.
"Je me suis formé en autodidacte,
en lisant les autres”
Graphisle d‘une agence de pub bisontine, il vit d‘abord la BD comme une passion, sans trop de pression. "Pour l'instant, je fonctionne bien comme ca. J'ai un emploi et en rentrant chez moi, je me consacre à une passion de toujours. La BD, j'en ai beaucoup lu et toujours fait, en autodidacte, même si j ’ai eu un peu de cours en BTS communication audiovisuelle. Mais je me suis surtout formé en regardant les autres, à force d'en lire. Aujourd'hui, je n'en achète plus trop, même si je regarde un peu ce qui sort". A brûle pourpoint, il cite Christophe Blain, Blutch, Lewis Trondheim et Hergé parmi les auteurs qui lui viennent à l'esprit. Avec d'autres dessinateurs locaux, il participe également au fanzine bisontin ”l'Aflaire du siècle tome 5”, distribué par la librairie Camponovo. Les connexions se font pas à pas, au gré de rencontres qui lui valent également d‘étre publié dans un fanzine espagnol. Ce que confirme une autre sortie d'actualité, "Y'a plus de croquettes " aux éditions Danger public qui appartient an groupe la Marinière-Seuil.
Là encore, tout est venu de son blog puisque la maison a sélectionné dix auteurs par ce biais. "Le blog, ça marche plutôt pas mal. J'ai à peu prés 300 visiteurs par jour. J'ai commencé à le faire pour me forcer à dessiner et pour avoir un retour direct des gens qui lisent, des commentaires. Cela permet aussi de garder une espèce de rigueur même si on l'alimente en fonction du temps qu'on a, de la motivation". Pour l'instant, il le consacre entièrement à une BD qui doit sortir en septembre dans une nouvelle collection des éditions Paquet.
"J'ai rencontré quelqu'un qui cherchait de nouveaux auteurs pour cette collection. Dans un premier temps, il m’a parlé de 64 pages mais cela risque d’être plus. J'ai commencé des planches, à la 10e page, j'ai essayé de trouver une fin en continuant à dessiner sans trop savoir où j'allais. Puis je me suis mis à réfléchir pour essayer de calibrer l'ensemble. Ce n'est pas évident, c'est un boulot énorme”.
S.P.
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