Maïté Piva est en quelque sorte chef de file d'un groupe de filles arrivées récemment au Club pugiliste bisontin et qui montrent de belles prédispositions. Elles ont pour nom Lise Demontrond, Amandine Blanc, Elise Bresson (championne de France junior l'an dernier) ou Diane Geiger. Mais leur arrivée répond plus à un hasard qu'à un signe. Diane Geiger pratiquait en Alsace avant de poursuivre ses études à Besançon. Lise Demontrond a découvert la discipline en préparant le Capes. Même chose pour Maïté Piva qui y a goûté pour la première fois à l'UFR Staps, il y a 4 ans et qui vit sa 4e saison au CPB. « La lutte souffre d'une image négative chez les filles admet-elle. On le voit au club : il y en a beaucoup dans les premières catégories mais elles disparaissent à partir de 12 - 14 ans. Je ne sais pas, peut-être que certains imaginent qu'on est des catcheuses dans la boue ! » A son arrivée, elle était même la seule de son âge. Aujourd'hui, elle se réjouit d'un groupe d'une dizaine de filles. « Auparavant, je faisais du demi-fond mais j'en avais marre de courir en rond. J'ai aussi pratiqué la gym et l'équitation mais les sports de combat me plaisent plus. Avec la lutte, j'ai trouvé une ambiance, un contact avec les autres. C'est un sport individuel mais sans l'autre, on ne peut pas progresser ».
Sa progression personnelle a été rapide et lui a valu d'accrocher dès sa 2e' année une 4e place aux championnats de France, « avec de la chance » sourit-elle. Mais l'an dernier, elle a fait 3e en moins de 59 kg, elle a aussi terminé deux fois à la 3e place des championnats universitaires, sans compter des places d'honneur dans des tournois internationaux et des stages avec l'équipe de France. Aujourd'hui, elle attend impatiemment les championnats de France excellence filles qui, pour la première fois, se dérouleront avec ceux des garçons (le 27 mars à Besançon). « Au CPB, on a la chance d'avoir deux très bons entraîneurs, Joël Bozonnet et Benoît Schullen ». Deux entraîneurs hommes, on revient au faible niveau de re-présentation féminine dans la lutte. « Je venais de l'athlé où c'est beaucoup plus mixte et ça m'a tellement interpellée que j'ai voulu orienter mes recherches universitaires dans ce domaine ». Car partie pour devenir professeur de sport, elle a goûté à la recherche en sociologie du sport et eu envie de s'y orienter. Actuellement, elle est en DEA, préalable à une thèse qu'elle commencera l'année prochaine. « Sur le plan des pratiquantes, beaucoup de choses ont déjà été faites, mais il n'y avait rien sur les dirigeantes alors je me suis intéressée au sujet, d'autant que le Cros voulait une enquête à ce propos ». Avec 13 camarades, elle a participé à l'enquête qui pointe les causes de la faible représentativité féminine chez les dirigeants sportifs (en Franche-Comté, aucune femme présidente de ligue et 4 seulement à la tête de comités départementaux) et propose des pistes pour y remédier. « Mon objectif maintenant c'est vraiment de faire de la recherche, qui me permet d'associer mon double cursus, le sport et la sociologie ».
Stéphane Paris
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