Sa première exposition à l’Embarcadère de Montceau-les-Mines s’appelait Get well. C’était en début d’année, avec des peintures orientées sur les tons bleu violet. « Des couleurs froides, parce que je voulais évoquer les peines de la vie et la manière de s’en rétablir à travers l’art, d’où le titre. Pour moi, la peinture sert à retranscrire des émotions » explique Mélanie Dibetta. L’idée de l’expo est née lors d’ateliers menés auprès de jeunes, à la demande de l’Espace jeunesse. « Ça a débouché sur une recherche pour cette expo à un moment de ma vie qui m’a permis de me tourner vers la peinture pour extérioriser mes émotions. J’ai adoré ces moments où on ne pense à rien d’autre, où on est dans le moment où l’on peint, avec les idées en ébullition. Ça m’a vraiment plu ».
L’expo est intervenue presque dix ans après la fin de ses études. A savoir : un brevet de technicien dessinateur en arts appliqués option céramique (1) au lycée Henri Moisand à Longchamp, un BTS communication visuelle option multimédia au pôle supérieur Sainte Marguerite à Chambray-lès-Tours. Depuis, elle est devenue graphiste et illustratrice indépendante sous le pseudo Miia. Elle travaille pour des auteurs, des éditeurs, voire des entreprises. « Je travaille principalement pour des éditions jeunesse destinées aux enfants et aux préados. A partir du scénario, j’illustre soit en collaboration avec l’auteur, soit avec carte blanche. J’aime bien ce défi de projeter en dessins ce que l’auteur s’est imaginé. » Parmi ses signatures, elle cite Princesse Cyliane de Mamie Camille, créatrice de fables et contes pour enfants et des petites histoires éducatives pour les 7-12 ans conçues par Marjolaine Pauchet. « J’ai des clients dans toute la France et même au Québec. Je travaille à distance, donc peu importe le lieu, même s’il m’arrive de me déplacer pour rencontrer un client ». En tant qu’infographiste, il lui arrive de concevoir des logos, de réaliser des visuels pour motos, mobylettes ou jet-skis. Travailler en indépendante à domicile lui permet de rester installée dans sa ville natale, Montceau-les-Mines.
Des activités complémentaires
Actuellement, elle prépare une deuxième expo, Woman, prévue pour l’été prochain au pôle culturel et touristique de Génelard. « Ce n’est plus du tout le même univers que la première. Peindre me donne l’occasion de travailler différemment car j’ai toujours l’habitude de petits formats et je n’avais jamais fait d’acrylique. Cela me permet de sortir de ma zone de confort et d’avoir un projet plus personnel, inspiré de mon vécu et de mes émotions, en gardant en tête de toucher le public. Je suis de nature très indécise, mais quand je peins, je n’ai plus d’hésitation, même si je suis en évolution constante d’idées, ce qui génère des changements de couleurs, de posture, entre le croquis et le résultat ».
Pouvoir passer de son travail quotidien à cette activité artistique complémentaire est une sorte de luxe. « La vie d’artiste est en dents de scie, alors avoir une stabilité financière est une sécurité. Tout ce que je fais, y compris les ateliers à l’Espace jeunesse, se complète. Mais il faut pouvoir réussir à jongler » A 29 ans, avec sa dizaine d’années d’expérience dans son domaine, elle peut apporter deux ou trois conseils à ceux qui seraient tentés. « Il faut être sûr de ce que l’on veut faire, être passionné et avoir en tête cette instabilité, qui nécessite d’avoir un job alimentaire à côté. Moi, j’ai travaillé 4 ans à l’espace culturel Leclerc et en agence de pub. Cela dit, ça restait dans mon univers, relativement proche de mes diplômes. A un moment donné, j’ai beaucoup démarché, compté sur les réseaux sociaux pour me faire connaître. Une activité se construit petit à petit, par bouche à oreille, alors il ne faut rien lâcher, quitte à produire pour simplement alimenter les réseaux sociaux. Peu à peu, les gens nous suivent. J’ai des clients dans toute la France car je me suis développée avec internet ».
S.P.
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