Manon et Titouan se sont rencontrés à l’
UTBM, dans un cursus d’ingénieurs dont ils vivent actuellement la 5e année. Tous deux sont en formation système industriel. Originaire de Dole, Manon Pfister s’est engagée dans la filière logistique et organisation industrielle. Titouan Goumas, lui, est venu de Carqueiranne, dans le Var, pour poursuivre son DUT dans la filière qualité et performance industrielle. Pour terminer leur formation, il leur reste un stage à effectuer, mais pour l’instant ils viennent de débuter un autre projet : le 6 mars, ils sont partis en wwoofing en Irlande.
« Il y a eu un déclic au moment du premier confinement raconte Titouan.
Comme beaucoup de gens, je me suis dit on va où ? J’avais déjà entendu parler du wwoofing, j’avais envie d’expérimenter dès que je pourrais ». Manon complète par un besoin de retisser des liens.
« J’aime beaucoup voyager, rencontrer des gens et cela a été renforcé par le confinement. On part pour voir autre chose, une autre culture, un contexte différent de notre cursus. » Le wwoofing consiste à travailler dans des fermes bio en échange d’être nourri et logé. Manon et Titouan ont prévu 3 escales en autant de mois de séjours. La première est déjà programmée et colle à leurs envies puisqu’Emily, leur hôte, leur a dit qu’ils seraient avec 5 ou 6 autres jeunes d’autres pays.
« On sait déjà qu’il faudra préparer un terrain pour la construction d’un nouveau bâtiment, s’occuper des animaux et du potager. Il est question de travail à la ferme mais aussi de partage. Et on compte bien découvrir l’Irlande, aller à droite et à gauche. Il y a des choses qu’on veut voir ! » L’Irlande a été un choix facile :
« on a besoin de pratiquer l’anglais et c’est un pays encore dans l’Union européenne, ce qui facilite les démarches » résume Manon.
Le projet garde cependant un lien avec leur parcours.
« Je me pose des questions sur ce que je veux faire après dit Titouan.
J’aimerais trouver un travail qui ait du sens, un rapport avec mes valeurs, avec la question de savoir pour qui et pourquoi je travaille, en essayant de ne pas participer à un système non viable à long terme. Est-ce qu’on peut mettre nos compétences d’ingénieurs dans autre chose que ce à quoi on est destinés ? ».
Venir, même momentanément, à la terre est à la fois une pause et une étape dans leur réflexion, partagée par de nombreux jeunes et même moins jeunes.
« J’ai fait un stage dans l’agroalimentaire qui a renforcé mes interrogations à propos de notre société de consommation » raconte Manon. Leur envie commune est de vivre une autre façon de fonctionner et de penser.
« J’ai un père qui a un potager et qui y passe beaucoup de temps. Je l’ai parfois aidé, je sais ce que c’est mais là on passe à un autre niveau, 8 h par jour toute la semaine » sourit Titouan.
« Moi, j’ai fait des chantiers de jeunes à La Bise où on avait des projets un peu fous de jardin. Ça m’intéresse bien de recommencer ».
Dans leur projet, soutenu par le fonds de solidarité pour étudiants de l’
UTBM, le
Comité local d’aide aux projets,
Cap jeunes ou encore
Pays de Montbéliard agglomération, ils ont prévu de faire partager leur expérience et leurs réflexions à l’aide d’une
chaîne youtube, d’un
blog et de retours d’expérience.
« On a des contacts avec des associations et des établissements autour de Belfort, comme les Papillons rouges, le festival des solidarités, le lycée Condorcet, l’IUT carrières sociales pour des interventions en amont, pendant et après le projet. Au retour, en juin, on espère réunir nos interlocuteurs au Bij de Belfort ». Mais pour l’instant, ils sont au début de leur projet.
« On avait hâte d’y être. Ça fait un an qu’on en parle ! »
S.P.
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