Vu ses résultats, Marc Tissier sait remarquablement mettre en avant les réalisations des autres. Pour ce qui est des siennes, c'est du bout des lèvres qu'il accepte d'en parler. Plutôt que détailler ses créations, il préfère expliquer que son travail de concepteur au sein de l'agence de graphisme et de communication La Cible (Besançon) est avant tout une passion. Pourtant; son visuel conçu pour une campagne de communication du groupe international pharmaceutique IMS a permis d'obtenir le titre de «meilleure campagne santé 96», prix décerné annuellement par l'agence Stratégies au niveau national. Autre gros succès, la montre Cadrage de Vuillemin-Régnier, dont il a créé la pub et trouvé le nom.
Son univers, c'est la création plutôt que la communication. «Ce sont les arts plastiques dans l'ensemble qui m'intéressent» souligne cet ancien élève de la section «arts plastiques» du lycée Pasteur, à Besançon, et de l'école d'arts appliqués Olivier de Serres, à Paris. Avant d'entrer à La Cible, il a déjà travaillé comme styliste dans le prêt-à-porter, à Paris, alors qu'il avait à peine dépassé la vingtaine. «J'ai arrêté pour participer à la création de La Cible, mais j'aime bien le domaine du prêt-à-porter, j'en fais toujours et j'y reviendrai un jour» annonce-t-il. Un projet parmi d'autres, dont l'écriture d'un livre illustré pour enfants qu'il espère éventuellement transformer plus tard en film. Ses passions et son travail se rejoignent, sous le dénominateur commun de création. Avec un intérêt particulier pour l'image. «Dans mon travail, je fais plus de l'image que du graphisme. J'essaie de mélanger l'informatique et les techniques traditionnelles. J'utilise le dessin, la peinture, la photo... L'informatique n'est pas une fin en soi, uniquement un moyen.»
Deux grand-pères dans la création
Ce jeune homme originaire de Maîche peut donc mettre autant de recherche visuelle dans une affiche pour un bar du haut Doubs représentant une sorcière à cheval sur une bouteille, que lorsqu'il travaille pour Swatch ou Beaubourg. «Mon objectif, c'est toujours de faire de nouvelles choses. Pour moi, ce n'est pas un travail, mais plutôt un plaisir. Si ça m'embêtait, je ne le ferais pas...». Un plaisir qui vient peut-être de loin : Dominique Marquiset, directrice de La Cible aime signaler que l'un des grand-pères de Marc a été tailleur à Paris pour des gens comme Cocteau ou Malraux et que l'autre est le créateur d'une des premières stations de métro de la capitale.
Stéphane Paris
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.