Fin novembre, Marco Heinis était en stage préparatoire avec l’équipe de France, au stade des Tuffes. Sans savoir s’il serait présent aux Jeux olympiques de la jeunesse, mais il ne s’en formalisait pas. Avoir atteint le niveau international après quelques années de pratique est déjà une satisfaction. « Etre en équipe de France permet d’avoir un encadrement, un matériel top. Sans ça, je n’aurais pas le budget pour avoir un tel équipement et quand on progresse bien, à un moment, c’est le matériel qui bloque. Etre à ce niveau, c’est un rêve ». Le médaillé de bronze des championnats de France U17 a une autre échéance en vue, les mondiaux junior en février.
Le jeune homme de Jougne s’est lancé dans le combiné il y a environ 4 ans. « Je pratique le ski de fond depuis tout petit. J’ai découvert le saut lors d’une sortie sportive à Chaux-Neuve, quand j’étais en 4e. J’ai tout de suite accroché et Joël Pagnier, le responsable du tremplin, m’a dit que j’avais des capacités. Alors j’ai continué, j’y suis allé tous les week-ends, d’abord sur le tremplin de 10 m puis sur le grand. Par rapport au ski de fond, il y a les sensations, l’adrénaline. J’aime bien pouvoir concilier les deux ».
Licencié depuis ses débuts à l’Olympic Mont d’Or, il estime que le saut à skis passe d’abord par la pratique. « La première fois, ça fait peur ! Ensuite, c’est de l’exercice, du répétitif pour trouver les bonnes sensations, savoir doser. Il faut beaucoup en faire ». Les compétitions sont venues rapidement, d’année en année plus importantes, depuis les critériums régionaux jusqu’aux OPA (coupe alpine internationale) cette année. « C’est un complément du travail. Pour moi, ça montre surtout qu’il faut travailler pour arriver à quelque chose ». Outre l’exercice, il dit écouter beaucoup et surtout observer. « Il y a toujours des choses à prendre en regardant les autres. A partir de ça, j’essaie de faire des entraînements à ma sauce, de tester, de voir où peut aller mon corps ».
Cette année, il est en première au lycée Bérard, à Morez, là où vont les espoirs du ski nordique. Avec horaires aménagés et plages libérées pour l’entraînement. Concilier sport et études est sans doute ce qu’il y a de moins évident dans la vie d’un jeune athlète. « En plus je ne suis pas trop bosseur à la base dit-il en riant. Mais pour l’instant, ça va. Cela dit, je me retrouve dans l’année de la réforme du bac avec des épreuves en janvier et février, en pleine saison de ski ! Cela risque d’être tendu, mais il n’y a pas de raison que ça se passe mal. A choisir, je préfère avoir mon bac qu’être champion du monde ».
S.P.
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