octobre 2019

Marine Sansinena, marathonienne sur l’eau

Elle a commencé en loisirs, est devenue championne de France et internationale sans quitter le club de ses débuts, l’ASPTT Dijon. Elle vit le canoë d'abord comme une détente, ce qui ne l'empêche pas d'être performante.
Photo Laurent Cheviet

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Avec des championnats du monde de canoë-kayak marathon fin octobre, Marine Sansinena vient de terminer une année plus longue que d'habitude. Mais encore une belle année : à Shaoxing, en Chine, elle termine 5e en short race, avec un début de course où elle est gênée par une concurrente, puis 4e en longue distance terminant à 7 secondes du podium après 1 h 21 d'efforts. Ses deux courses à Shaoxing concluent une année marquée par une médaille d’argent aux championnats d’Europe et un nouveau titre de championne de France. « Oui, je suis contente de mon année. Je me suis sentie bien, en très bonne forme » disait-elle quelques semaines avant de partir pour la Chine.
Des résultats qu’elle était vraiment loin d’imaginer à ses débuts. Pour prendre goût à un sport, il y a peut-être mieux que sa première expérience en kayak : « c’était une journée pluvieuse de juillet, je savais nager depuis peu et j’avais peur de l’eau ! Je craignais surtout de chavirer » rit-elle aujourd’hui.  Dix-sept ans plus tard, forte de 4 podiums internationaux et 5 titres de championne de France, elle n’en veut pas trop à sa mère. « Elle ne m’a pas trop donné le choix d’essayer. Mon frère pratiquait depuis un an, on l’accompagnait sur les compétitions et ma mère trouvait l’ambiance géniale, alors elle m’a inscrite ».
Aujourd’hui, à bientôt 28 ans, elle est toujours licenciée au club de ses débuts, l’ASPTT Dijon. Salariée du Creps, elle s’entraîne là où elle a débuté, à la base nautique du lac Kir. Sans regret de ne pas être restée sur sa première appréhension. « Quand on m’a montré qu’on pouvait être stable, qu’on n’était pas obligé de chavirer même quand ça balance, j’ai été vite rassurée. J’y suis retournée tout l’été. Finalement, j’ai trouvé agréable d’être sur l’eau à cette saison. C’était un sport peu commun et peu connu, ludique, avec une bonne ambiance, alors je me suis accrochée - on tombe, on remonte -, ça m’a plu et  j’ai continué».
Elle a aussi testé l’escalade, l’athlétisme, le roller, la danse, le théâtre. Deux autres aspects ont renforcé son choix, alors que l’eau restait un élément qu’elle n’aimait pas. D’abord, un changement d’embarcation, du kayak au canoë. « Je me suis tout de suite sentie plus à l’aise, à cause de la hauteur par rapport à l’eau. Ca m’a libérée, en particulier lors des compétitions ». La réussite en compétition, c’est le second aspect, qui l’a aidée à surmonter des inconvénients comme l’hiver, le froid, le vent.  Rapidement, elle a gagné des courses en biplace puis en mono. « Ca donne envie de continuer et comme c’était aussi un truc pour décompresser, c’est vraiment devenu mon sport ».

BTS par correspondance

Et rapidement, elle a découvert d’autres avantages comme le haut niveau, les voyages, l’équipe de France. « C’est arrivé comme ça, au départ, je ne pensais vraiment pas au haut niveau. La première fois que j’ai été championne de France, le Canada offrait 3 places par nation pour un championnat de vitesse. J’ai fait partie du voyage. Je n’étais jamais allée aussi loin, c’est un rêve auquel je ne m’attendais pas et un super souvenir. Mais de toute façon, c’est un sport dont on ne vit pas, donc il vaut mieux se concentrer sur l’école». A part une année où elle a « plus ou moins arrêté » le canoë, elle a su garder un équilibre, malgré les 15 à 20 h d’entraînements hebdomadaires. Elle a passé le cap tojours délicat des études supérieures en obtenant un BTS en cours par correspondance.
Sa prédilection, c’est le marathon. Avant les Jeux olympiques de 2016, elle s’était préparée pour la vitesse, car il avait été question d’inclure des compétitions féminines aux JO - ce qui n’a finalement pas été le cas. Elle participe encore aux compétitions en vitesse et en fond, « parce que ça permet de classer le club », mais c’est le marathon qui lui a valu tous ses podiums internationaux dont une victoire en coupe du monde 2016. « Je me sens plus à l’aise sur longue distance, entre 15 et 20 km. Il y a des passages en course à pied, ça me plaît ». Aimer courir lui permet de varier les activités et d’entretenir la forme en hiver. « Le canoë, c’est moins cool à ce moment. Après les championnats du monde, je vais couper jusqu’en mars. Je fais aussi du VTT, du ski de fond, de la musculation. Cela évite de tomber dans la routine et la lassitude ».  Question d’équilibre également. En compétition, elle se sent « déterminée, plus que jamais ». Mais au quotidien, elle vit toujours le canoë « comme un moment de détente : le club, l’environnement, retrouver les copains… C’est une ambiance qui me plaît ».

S.P.



Principaux résultats
Troisième des championnats du monde 2015 et 2018
Victorieuse de la coupe du monde 2016
Vice-championne d’Europe 2019
Championne de France en 2010, 2014, 2015, 2018, 2019



ASPTT Dijon canoë-kayak
Siège :
24 rue François Mitterrand
21850 St-Apollinaire

Activités :
Base nautique du lac Kir
21000 Dijon

aspttdijoncanoekayak.fr

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