Voilà 16 ans que Marion Gonzales a commencé la danse urbaine, 10 ans qu’elle enseigne le hip-hop, la breakdance et le street jazz et son enthousiasme est intact. « Plus je vieillis et plus j’ai envie de proposer des choses » sourit-elle. Elle donne ses cours avec l’association PMS montée avec deux amis, Philippe, vidéaste, et Sylvain qui assure les mêmes cours en Haute-Saône, zone Pesmes/Marnay. Elle a aussi créé the Lost, qui organise des événements hip-hop depuis 2012 et qui permet par ailleurs à des élèves de monter sur scène. Récemment, elle a commencé à donner bénévolement des sessions pour autistes et personnes à handicap moteur.
Elle sait mettre en valeur sa discipline et son ambiance : « Ce qui me plaît, c’est l’esprit de partage, de respect, d’entraide qui existe dans le hip-hop. Ensuite, c’est une discipline complète à la fois artistique et sportive. C’est créatif, c’est physique, il y a la musique, c’est convivial. En plus de ça, j’aime vraiment l’aspect transmission ». Pendant le confinement, elle a organisé des cours en ligne, mais depuis la rentrée, elle a repris en présentiel, « avec sens de circulation, distance, gestes barrières. Je restreins les sessions à 14 – 15 personnes pour pouvoir danser sans masque ».
« Elle a le don pour transmettre » affirme Marie Océana Martinez, l’une de ses élèves (photo 4). Cette dernière est devenue présidente de the Lost par amitié pour Marion. « Ce n'est pas une contrainte. Je le fais parce que c’est plaisant. Si ce n’était pas elle, je n’aurais pas accepté. Avec Marion, il y a une ambiance que je n’ai pas trouvée ailleurs ».
Le goût de transmettre
De son côté, Marion a découvert le hip-hop à Planoise avec l’association Res-KP . Elle s’est lancée dans l’enseignement en reprenant le cours de son prof d’alors, Sergio Valenzuela, parti à Paris. « J’avais 18 ans, j’ai commencé à l’expérience car il n’y avait pas de formation, pas de brevet d’Etat dans ce domaine. Mais ça m’a plu et c’est venu naturellement ». Aujourd’hui, elle intervient en tant que micro-entrepreneuse à l’Asep, à l’école Art KDanse et au Ccub, nouvelle salle de pratiques urbaines bisontine qui comble les assoces locales. « C’est la structure dont on rêvait se réjouit Marion. Il n’y en a pas beaucoup comme ça dans la région. Il y a un esprit festif ; chaque discipline a travaillé pour faire ses modules. Il y a du parkour, du skate, de la slackline, etc. »
Elle a 200 élèves, de 4 à 76 ans. Le hip-hop n’est pas seulement une pratique physique intense réservée à des ados souples et prêts à tous les défis. « En breakdance, on trouve cependant plus de garçons détaille-t-elle. C’est essentiellement des figures au sol alors que le hip-hop proprement dit, c’est debout, avec des chorégraphies. Le street jazz, plus « aérien », mêle danse urbaine et modern jazz. Mais la pratique peut s’adapter à tous. Je fais du baby hop et je m’adresse aussi aux seniors. Je considère qu’il s’agit d’abord d’expression corporelle qui doit permettre aux gens de s’épanouir ».
S.P.
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.