Comme prévu, la boulangerie mâconnaise La Gardonnoise a ouvert le 14 septembre. Derrière un commerce qui propose également pâtisseries, chocolats, snacking, Patrick Puget et Mickaël Scholl, son ancien apprenti. Aujourd’hui, tous deux se sont associés dans la reprise d’une enseigne entièrement rénovée. Mickaël a 24 ans mais travaille déjà depuis 9 ans et son entrée au CFA de Mercurey en CAP boulangerie. Il a poursuivi avec un BP puis un autre CAP en pâtisserie au CFA Cecof d’Ambérieu-en-Bugey dans l’Ain. Ensuite, plusieurs CDD en Haute-Savoie, à Thoissey, à Charnay. « Ce métier m’a permis d’entrer dans la vie active facilement. J’ai pris des CDD pour voir toutes sortes de techniques car j’avais en tête de monter mon affaire. J’ai envie de pouvoir explorer, innover. On peut faire tellement de choses ! ». Partisan du travail entièrement artisanal, il dit continuer à s’enrichir en suivant des chefs sur les réseaux sociaux, en regardant blogs et documentaires. « Je fais tout moi-même. Dans notre boulangerie, on ne veut pas de surgelé. Tout est fait maison, même si ça prend énormément plus de temps, si c’est moins facile, si on fait moins de bénéfices ».
L’enthousiasme avec lequel il parle de sa profession reflète sa détermination. Elle vient de loin. « A l’âge de 5 ans, j’ai vu un documentaire sur la boulangerie à la télé et j’ai dit à mes parents que c’était ce que je voulais faire ! On m’a prévenu que ce n’était pas facile, qu’il faudrait se lever tôt, qu’il n’y avait pas de week-end, mais l’idée ne m’a plus quitté. J’aime ce travail manuel, j’aime l’idée d’accompagner le petit déjeuner, le repas des gens ». Même La Gardonnoise était un vieil objectif : « Quand j’étais en apprentissage, je m’étais dit que c’était celle-là que je voulais ! De toute façon, je voulais m’installer à Mâcon car j’y ai toute ma famille. »
S’il concède qu’il « faut être courageux », il préfère dire que c'est un métier dans lequel on peut « s’éclater, que pas un jour ne ressemble à un autre ». Après presque une décennie au fournil, il ne ressent « aucune lassitude ».
La flamme du boulanger
Il a aussi une échappatoire, la danse hip-hop, qu’il a commencé à la même époque que sa formation en boulangerie. Sa spécialité, le breakdance, danse au sol. L’envie lui est venu en voyant une démonstration du groupe Xtrm Force. « La culture hip-hop en live, ça tabasse ! J’ai tout de suite eu envie d’en faire, de tourner sur la tête, de faire des culbutes. Je suis allé m’inscrire à la MJC des Blanchettes où Philippe Bard a formé énormément de danseurs mâconnais. Après des années de VTT, j’étais raide des jambes, il m’a assoupli ! La pratique, le groupe avec lequel j’évoluais m’ont plu direct. On s’entraînait tous les jours ». Au point d’aller loin : le Forcing crew, le groupe en question, a fait des battles internationales, des compétitions dont un championnat d’Europe en 2015. « On en a gagné pas mal ». Aujourd’hui, il est encore dans le hip-hop, mais en tant que prof intervenant notamment auprès d’enfants en difficultés ou de personnes handicapées. « Un jour je me suis cassé la clavicule en faisant un salto sur un trampoline. J’ai mis énormément de temps à m’en remettre. J’ai arrêté les compétitions. C’est une pratique qui demande beaucoup d’entretien, d’entraînement. Comme on force sur les articulations, elles en prennent un coup. Donc j’en fais moins. Mais c’est un milieu que j’adore, un monde d’échanges, de transmission, avec un état d’esprit à part, dans lequel on ne se prend pas la tête. C’est cool ».
On s’en doute, il espère allier ses deux passions le plus longtemps possible. « Pour l’instant, je suis le matin en boulangerie, le soir en hip-hop ».
S.P.
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