Evoquer le sujet des jeunes doués pour l’escalade dans la communauté franc-comtoise revient à entendre un nom de manière récurrente : Nao Monchois. «Il est très très fort affirme Loïc Pagand, moniteur à Entre-temps (Besançon). Il est sérieux, motivé, avec la volonté de faire le travail nécessaire pour atteindre ses objectifs. Il a une intelligence intuitive de la grimpe et enregistre très bien tout ce qu’il apprend».
Théo Denier, ancien compétiteur de haut niveau, le situe dans les 10 meilleurs espoirs français. «Il a une grande capacité de lecture d’une voie et de mémorisation des déplacements à faire pour arriver en haut».
A 16 ans, l’intéressé reste serein. Né à Tokyo, il a beaucoup voyagé avec ses parents, du Japon à Tahiti, avant d’arriver à Besançon il y a 4 ans. «J’ai commencé l’escalade assez petit, lorsque j’étais en vacances, parce que mon père est grimpeur. Mais c’est en arrivant ici que je me suis mis à m’entraîner vraiment. En 5e j’ai suivi un copain de classe qui en faisait, j’y suis allé de plus en plus et maintenant, c’est cinq fois par semaine».
Dans la salle d’Entre-temps, il progresse, participe à de nombreuses compétitions avant de finir 3e du championnat de France jeune l’an dernier et d’être convoqué en équipe nationale. «J’ai fait une coupe d’Europe avec l’équipe de France à côté d’Innsbruck en Autriche mais j’étais trop stressé et j’ai fait n’importe quoi» regrette-t-il.
"J'aime me battre
sur les voies"
Sa spécialité, la "difficulté" (1). L’an dernier il a fini 2e du classement national cadet, cette année, il est en tête, après avoir gagné les 3 premières étapes de la coupe de France. Et le 24 mai, à Gémozac, il a terminé 9e du championnat de France senior… «C’est l’envie qui fait réussir dit-il. Il faut avoir envie de s’entraîner même quand c’est rébarbatif, avoir un bon mental, être endurant». Mais l’escalade reste d’abord un plaisir. «J’aime bien le type d’efforts que cela demande. En compétition "difficulté", il faut de la résistance. J’aime beaucoup le côté mental. Savoir se battre sur les voies quand on n’a plus de ressources physiques».
En première S au lycée Pasteur, Nao se sent bien à Besançon. «Pour l’instant, je ne ressens pas le besoin d’intégrer un pôle car je préfère rester dans mon environnement familial en Franche-Comté et avec Loïc Pagand, j’ai un entraîneur qui s’occupe bien de moi».
Pour la pratique, il apprécie également l’environnement local et les nombreuses falaises offertes. «Je fais aussi bien de la salle que de l’extérieur. C’est différent et complémentaire. J’aime aller en falaise, dehors, sans pression. La salle, c’est plutôt la compétition, ce n’est pas le même état d’esprit. Aller de l’une à l’autre permet de varier». Ses sites de prédilection actuels : Syratu à côté de Mouthier et Rurey au bord de la Loue. Lors des beaux jours, il va au moins une fois par semaine en falaise et passe 3 séances de 2 h à s’entraîner en salle.
«Pour l’instant, j’arrive à concilier l’escalade et l’école. Cela demande de l’organisation et je n’ai pas de temps pour d’autres loisirs, pas de temps pour moi. C’est un choix». Le sport et les études : il espère pouvoir les concilier le plus longtemps possible. Son idée est d’intégrer l’Insa, école d’ingénieurs qui possède une section pour sportifs de haut niveau et qui permet d’étaler les études.
«Ce serait l’idéal, mais c’est dur. Il faut avoir un très bon dossier scolaire».
Stéphane Paris
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.