Plutôt impressionnant, le VTT trial : à vélo, le pilote doit franchir des obstacles en gardant un équilibre d’autant plus instable qu’il ne peut aller vite. En démonstration pour une séance photo, Nicolas Fleury enchaîne pourtant les gestes avec une grande facilité.
«C’est vrai que c’est spectaculaire admet-il.
Certains font des démonstrations de street bike trial et dans ces cas-là , tout le monde s’arrête pour regarder».
Lui est plutôt attiré par la compétition. A 17 ans, il a déjà 9 ans de pratique derrière lui. Le lycéen, licencié au
Bike trial franc-comtois (La Tour-de-Sçay) et au
Vélo club d’Ornans (1), est plutôt doué. Sélectionné en équipe de France, il évolue depuis 2014 dans le circuit des coupes du monde aux côtés des "élites" de la discipline et figure sur la liste ministérielle des athlètes de haut niveau espoirs.
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Un sport moins dangereux
    qu'il ne paraît
«J’ai toujours aimé le vélo, toujours eu l’esprit de compétition. J’ai commencé le VTT trial après avoir vu une démonstration. Ca m’a plu, j’ai voulu essayer. A la base, il y a aussi un attrait pour les sensations fortes et l’aspect "sport extrême". Au début, ce n’est pas facile mais j’ai persévéré et mon père m’a encouragé. Comme j’ai commencé assez tôt, je n’ai pas eu envie de voir autre chose. Aujourd’hui, je ne peux plus m’en passer».
A le voir en Ă©quilibre sur un escalier ou sauter sur un mur, on imagine des heures de pratique.
«C’est vrai qu’il faut être très persévérant. Au début, on tombe assez souvent, mais on ne se fait jamais mal car il n’y a pas beaucoup de vitesse ni de hauteur. C’est un sport qui paraît bien plus dangereux qu’il ne l’est vraiment. En 10 ans, je n’ai pas eu de blessure. On tombe, on se relève. Mais il est sûr que ça ne vient pas comme ça».
    En équipe de France
Son vrai déclic, il le situe à l’âge de 14 ans.
«En 2010, j’ai compris que j’avais moyen de faire quelque chose en compétition. J’ai commencé à avoir des résultats, j’ai fait mes premières compétitions internationales et j’ai été champion de France de ma catégorie d’âge en 2011».
Là encore, l’entourage (en particulier son père) et la motivation ont été déterminants.
«Il n’y a pas beaucoup de parents qui acceptent d’accompagner pour une compétition en République tchèque» sourit-il.
Depuis 2 ans, Nicolas enregistre de bons résultats internationaux : en 2013, 9e aux Jeux mondiaux de la jeunesse et des 7e et 11e places en coupe du monde junior. L’an dernier, 2e en coupe du monde Ufolep junior et 6e du championnat d’Europe. Il a surtout commencé à se frotter à la catégorie "élite" avec des 15e et 21e places en coupe du monde. Il est le seul Franc-Comtois en équipe de France junior, mais sait tout ce qu’il doit à l’environnement local dans lequel il évolue, citant des colicenciés comme Morgan Rémy ou Marius Merger.
«Marius n’a que 4 ans de plus que moi mais c’est un exemple, un grand frère. Il connaît toutes les ficelles et je sais que je peux compter sur lui pour n’importe quel problème».
Reste la difficulté que rencontrent tous les compétiteurs de son âge : allier sport et études. Alors qu’il est en terminale S et songe à s’orienter vers la médecine ou les écoles d’ingénieur, faire 3 entraînements et 2 séances de musculation hebdomadaires en plus des compétitions devient compliqué.
«L’an dernier, ça allait encore, mais là c’est vraiment un palier. On se couche tard le soir».
Mais il est motivé pour participer à un maximum de compétitions qui s’annoncent en 2015 (2).
«La motivation et le mental, c’est 50 % de la réussite d’une compétition. Mais je pense que c’est la même chose dans tous les sports».
Stéphane Paris
(1) Le VTT trial appartient à deux fédérations : celle de l’Ufolep et la fédération française de cyclisme
(2) Coupes de France, coupes du monde, championnat de France et championnats d’Europe et du monde s’il est sélectionné.
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