En juin, ils ont occupé pendant 3 jours le site de l’hôpital St-Jacques, à Besançon. Avec du théâtre, de la musique, des projections, des visites, un pique-nique, une expo ou même du yoga. Mais surtout des échanges et des rencontres. Il s’agissait de prémices, une invitation à expérimenter, à réinventer le site, à se l’approprier. Ce dernier est désormais presque vide, dans l'attente d'une autre utilisation.
La suite ? Une sorte de pérennisation temporaire de cette occupation. Anna, Valérie, Marta, Lucile et Nicolas attendent la convention d’occupation précaire qui leur permettra de lancer vraiment leur projet. Ils sont dans les starting-blocks depuis mars et la création de l’association "Hôp hop hop". «On peut aller vite» assurent-ils.
Leur projet est social, urbain, créatif : «proposer et susciter des usages des bâtiments de l’hôpital St-Jacques et de l’Arsenal en redonnant sens à la définition première de l’hospitalité, l’accueil de l’autre dans la bienveillance. Le collectif "Hôp hop hop" souhaite créer un lieu partagé et de partage où tous se retrouveraient autour d’activités culturelles, pédagogiques et de bien-être dans un espace pluridisciplinaire et intergénérationnel. Ce nouveau lieu d’innovation sociale et urbaine anticipera la future cité des savoirs et de l’innovation», que devrait devenir le site. Les 5 principaux animateurs de "Hôp hop hop" espèrent faire la jonction entre aujourd’hui et la cité future. Ils se réfèrent au projet des Grands voisins à Paris, qui a pris forme dans l’ancien hôpital St-Vincent. «On veut faire vivre le site pendant des travaux qui pourraient durer 10 ans. On veut faire revenir les gens dans un lieu qui a été déserté».
Locaux à loyer modéré,
ateliers, café associatif
Leur projet investira 2 bâtiments de l’Arsenal, sur 2000 m2. Il s’articule en 3 pôles : des locaux mis à disposition de professionnels et d’associations, des ateliers pédagogiques, un café associatif. «Mais ce n’est pas figé, au contraire. Le projet est évolutif selon les participants et leurs idées. On tient simplement aux notions de partage, de collaboration, d’échange. Ce sont les principaux critères de l’appel à candidatures que nous avons lancé. Nous octroyons une quarantaine de cellules mais il faudra que les occupants soient actifs dans le café, les ateliers et les événements ponctuels qui seront organisés. On ne vient pas juste pour travailler : la notion de collectif est importante. Si cela génère des rencontres, si chacun ne reste pas dans sa discipline, ce sera encore mieux».
Un loyer minime est demandé, «non pas pour gagner de l’argent mais pour ne pas en perdre». L’action du mois de juin laisse présager d’un panel d’activités large : il y avait bricolage et relaxation, cirque et cours de langue, artistes et artisans. «Cela peut être intéressant pour quelqu’un qui veut démarrer une activité. On se situe plutôt dans le domaine de l’économie sociale et solidaire ».
Association à durée illimitée
Voilà pour les valeurs autour desquelles se sont retrouvés les 5 animateurs du collectif, après une ou deux discussions impromptues autour d’un café. Echange, collectif, appropriation d’un lieu. Mais leur motivation vient aussi de leur profession. «On est au cœur de ce qu’on peut faire comme architectes. L’urbanisme, c’est aussi laisser la place aux habitants, les laisser participer à l’aménagement et à l’occupation. Et dès que l’on a lancé le projet, on a eu des mails avec plein d’idées. De ce point de vue, ça a plutôt bien marché». Même la Ville s’est montrée intéressée. L’idée est lancée mais "Hôp hop hop" ne s’arrêtera peut-être pas là. «Notre association est à durée illimitée et peut ressurgir ailleurs, pour d’autres choses. Réoccuper les gares, les usines, les casernes, les immeubles est une des dynamiques actuelles d’architecture urbaine».
Stéphane Paris
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