Déception légitime chez les joueurs de l'équipe de France espoirs, à l'issue d'une finale de championnat d'Europe perdue aux tirs aux buts face aux Tchèques, alors qu'ils avaient fait la meilleure impression du tournoi (invaincus, un seul but encaissé...).
Les tirs aux buts, souvent comparés à une loterie... Pierre-Alain Frau, a manqué le sien, fait inhabituel pour lui cette année, mais cela n'effacera pas l'admirable saison qu'il vient d'accomplir. Avec Meriem et Pedretti, eux aussi sélectionnés en espoirs, Daf et Diouf qui vont disputer la coupe du Monde ou encore Ljuboja, ce natif de Montbéliard est le symbole du renouveau sochalien en matière de formation. Pour sa deuxième saison en D1, il fut aussi l'un des joueurs les plus en vue d'une équipe qui .a terminé 8e du championnat après avoir pris 4 points au champion lyonnais, battu Lille ou Bordeaux sur leur terrain, Monaco (deux fois) ou encore Marseille. Avec la récompense de retrouvailles avec l'Europe par l'intermédiaire de la coupe Intertoto, un retour en D1 réussi. «Si on nous avait dit ça en juillet, on aurait signé de suite rappelle Pierre-Alain Frau. Même si on a battu des grosses équipes, je pense qu'il était difficile de faire mieux. On a eu une baisse de régime en janvier mais toutes les équipes en connaissent».
"Ce ne sont pas forcément les plus doués qui réussissent"
A 22 ans, il a accompli une saison personnelle éclatante, jouant constamment sur des bases élevées. Le public de D1 a appris à découvrir un attaquant moderne, percutant, volontaire. Très rapide surtout. Le genre qu'un défenseur ne revoit plus s'il lui laisse 1 m. Rappel chiffré : 5e au classement des buteurs (14 réalisations), 3e aux passes décisives. Deuxième joueur du championnat derrière l'Auxerrois Mexès selon les notes de France Football. Cinquième attaquant d'après L'Equipe. Heureux d'une saison àu cours de laquelle Pochettino, l'Argentin du PSG et le bloc lensois dans son ensemble sont ceux qui l'ont le plus impressionné, conscient de ses propres qualités, il reste modeste et ambitieux. «J'ai encore à m'améliorer, notamment dans le jeu dos au but, dans la finition, dans le jeu de tête. Quand je vois jouer ceux qui sont en équipe de France, je me dis que je suis encore à des années-lumière. Mais je veux continuer à progresser pour atteindre leur niveau et ne pas avoir de regrets si je n'y arrive pas. Dans ce métier, il faut être ambitieux et l'équipe de France fait partie de mon ambition à long terme. Travailler pour y arriver ne tient qu'à moi».
Un état d'esprit de volonté et de travail qui doit beaucoup aux formateurs du FC Sochaux-Montbéliard, où il est arrivé dès l'âge de 10 ans, repéré alors qu'il jouait à Colombier-Fontaine. «J'avais commencé gardien de but comme mon père qui a joué en D3 à Baume-les-Dames. J'ai arrêté le jour où j'ai pris 14 buts ! Depuis j'ai toujours joué attaquant». A Sochaux, il franchit toutes les étapes menant au centre de formation. Il y entre à 16 ans, fréquente les équipes de France de jeunes. «Le centre de formation, c'est loin d'être facile. On n'y a pas la même vie que les autres ados, on fait beaucoup de sacrifices. Mais il faut savoir ce qu'on veut. Ce ne sont pas forcement les plus doués qui sortent, mais les plus sérieux.» Aujourd'hui, la moitié des joueurs précités sont partis de Sochaux. «Quand je vois Camel (Meriem) ou El-Hadji (Diouf) qui jouent des titres, ça donne envie. Et j'aurai peut-être besoin de voir autre chose que Sochaux, de sortir du cocon, pour franchir un nouveau palier».
Stéphane Paris
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