Une bonne idée naît parfois d’un besoin. Celle de selfresto est venue à Pierre-Alexis Darthout alors qu’il était en stage au Royaume-Uni, à Preston. «Je mangeais au restau assez souvent, ce qui n’est pas évident financièrement. Et pour commander, ce n’est pas toujours simple de trouver une bonne adresse, d’établir un menu par téléphone, d’autant plus en langue étrangère». Il était alors en 3e année à l’Esta à Belfort. Deux ans plus tard, le projet a mûri et vient d’être lancé. Selfresto est une interface qui donne accès à un choix de restaurants indépendants proposant plats à emporter ou à livrer, à proximité de l’endroit où l’on se trouve. Après géolocalisation, le site permet de faire son choix en quelques clics, à partir de critères de proximité, de type de nourriture (pizza, sushi, hamburger… ), de régime (végétarien, bio, hallal…). Pierre-Alexis Darthout a également tenu à instaurer une charte de qualité, signée par les restaurateurs participants, afin de donner des garanties à la clientèle. «Il y aura également un espace de notation et d’avis sur le site». Une fois la commande passée et validée, le paiement sécurisé se fait en direct, sans coût supplémentaire par rapport à un achat sur place, «car nous nous rémunérons sur l’apport d’affaires induit». Le temps de réponse du restaurateur est évalué à 2 mn. Le site est déjà en place à Belfort et Montbéliard, avec une vingtaine de restaurateurs partenaires. Pierre-Alexis Darthout espère l’ouvrir à Besançon en septembre.
«J’ai travaillé sur le projet durant mes deux dernières années à l’Esta avec l’idée de le lancer en sortant de l’école s’il était viable. Mais être entrepreneur à 25 ans sans expérience professionnelle n’est pas évident. Alors j’ai pris contact avec la BGE et le réseau Entreprendre». Cela lui a permis d’entrer en incubateur d’entreprise, à Numérica (1) et du coup d’obtenir un financement pour le développement technique de la plate-forme, d’avoir un bureau et diverses formations en compta, vente, financement européen, marketing, etc. Un accompagnement au projet très important pour sécuriser un parcours «et être entouré au démarrage, même si on reste relativement solitaire quand on monte un projet». L’entreprise, une SAS, a été créée en mars cette année. «On a eu une première satisfaction de voir que de nombreux restaurateurs étaient vite conquis par l’idée». Autre aspect qui incite à être confiant, une clientèle potentiellement vaste. «Le soir, ça peut intéresser tout le monde, la journée les professionnels en réunion ou en déplacement, les étudiants, les jeunes travailleurs».
Il y a encore du travail pour quelques développements dont Pierre-Alexis a déjà idée, mais pour cela il aimerait pouvoir garder les 2 stagiaires qui l’ont aidé à concrétiser le site et mettre en place une équipe commerciale. Tout cela sera fonction des premiers résultats.
Stéphane Paris
(1) Le pôle régional dédié au développement des technologies de l’information et de la communication, situé à Montbéliard.
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