Assis confortablement, debouts prêts à "s’ambiancer" ou accoudés au bar, ils étaient 40 réunis ce dimanche 14 mai pour assister à une représentation intimiste de Pihpoh. Seuls, entre amis ou en famille. Fans ou simples mélomanes. Le principe de la soirée est simple et original : chaque deuxième dimanche du mois, un concert est proposé dans un lieu différent et atypique. Pour leur première édition des concerts privés du dimanche dénommés
Off (1), c’est tout naturellement que Jérémy, Audrey et Marie de l’agence évènementielle V2C ont convié l’enfant du pays, Pihpoh. Le propriétaire des lieux qui
«trouve le principe sympa» les a chaleureusement accueillis.
Un artiste made in Belfort
Pihpoh c’est la musique hip-hop incarnée par Pierre Enderlen, chanteur-compositeur. Désormais, il est accompagné de Pierre Michelet et Arnaud Krivaneck, musiciens-compositeurs. Ce qui les a réunis ? Leur amitié, leur amour pour la musique et le Générik festival de Colombie en 2012. Puis, la scène de la Plage des Eurockéennes de Belfort est venue confirmer leur collaboration en 2013.
Trois années et quelques EPs plus tard, le troisième album de PIHPOH émerge dans le monde musical du hip-hop et des chansons urbaines. Naviguant entre la recherche de son univers et le désir de transmettre des émotions, l’artiste a pris le temps d’écrire et de composer cet album en plusieurs étapes,
«par vagues». Ce titre est alors apparu comme une évidence. Il puise son inspiration au gré
«des rencontres, des galères et des réussites».
Pihpoh maîtrise les mots et les fait jouer. Les métaphores sont ses alliées. Il conseille aux passionnés du genre de ne pas se fier à leurs premiers instincts. Mais la force de ses paroles, et l’artiste y tient, c’est qu’elles sont à la fois accessibles par tous et assimilables aux histoires de chacun.
"Mademoiselle", "Demain" ou encore
"Laisse-moi", morceaux qui figurent sur cet album, et des exclusivités comme "Petite parisienne" ont entre autre pu être appréciés par les privilégiés de Belfort qui ne sont pas restés de marbre face à l’artiste et ses compères. Et pour cause, la plume de Pihpoh et les doigts affûtés de ses musiciens ont été portés par leur énergie et leur proximité. Jusqu’aux derniers instants l’artiste a pris plaisir à échanger avec ses fans de premières (et dernières) heures.
Les concerts privés,
une recette qui fonctionne
Pihpoh n’en est pas à son coup d’essai comme l’atteste son nouveau concept
"J’irai chanter chez vous" (JCCV). Ou comment un aller-retour bredouille d’Est en Ouest de la France pendant le mois de février, suite à un concert annulé, a été l’occasion de s’inviter au hasard chez des inconnus pour leur jouer quelques titres. Deux-trois manipulations vidéos plus tard par le réalisateur Célestin Soum et le projet JCCV a pris forme. Il n’a pas tardé à se répandre sur les réseaux sociaux, avec plus de 100 000 vues facebook pour le premier épisode.
A ceux qui pensent que l’exercice est plus facile face à un petit comité, qu’ils se détrompent. Pour Pihpoh
«c’est mille fois plus stressant» mais c’est également ce qui le
«booste». Plaire à ses proches, dynamiser un groupe restreint, tout comme gagner le cœur du public d’une première partie est pour lui
«un gros challenge».
Et le plus étonnant, dit-il, c’est que plus il ouvre un concert détaché du hip-hop et plus ça prend. Tel a été le cas dernièrement pour les dates de Claudio Capéo (chanson française) et Deluxe (electro-pop) où le public a été plus réceptif que jamais.
Et après ?
Assoiffé de nouveauté l’artiste a déjà entamé son nouveau pari, conquérir les métros parisiens. Et pour cela, suite à une audition devant le jury de la RATP, il a obtenu le badge des musiciens du métro, sorte de laissez-passer pour se produire dans les souterrains de la capitale.
Et pour que le rêve musical de Pihpoh perdure, souhaitons-lui de continuer à composer, trouver l’inspiration, casser les barrières du hip-hop et accomplir ses prochains projets. Sans oublier l’essentiel qui reste pour lui de
«vouloir continuer à faire ça».
Mona Bouneb
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