Nikola s’apprête à participer à son premier festival, à Saônorités (1) et cela ne le tourmente pas. Un événement que l’on imagine pourtant plus impressionnant que les concerts dans les bars auxquels le jeune chanteur est déjà presque habitué. L’audace et l’insouciance de l’âge s’ajoutent à une décontraction naturelle et une certaine confiance en soi.
«C’est vrai que ce sera ma première expérience de scène devant un public nombreux mais je préfère aborder tout ça avec joie et excitation plutôt qu’avec stress». A 17 ans, pourquoi s’embarrasser ?
«Cela dit, Saônorités tombe juste avant le bac (il est en terminale S),
mais quand on a la détermination, ça aide. La détermination et la volonté viennent de la passion». Et avant ça, il y aura la finale du tremplin Imagine le 26 mai au Moloco (1).
Le sourire en dit long. Le jeune chanteur s’apprête à franchir cette nouvelle étape de la même manière que les précédentes.
«Je n’ai pas de souvenir où je ne fais pas de musique ! J’ai pris des cours dans différentes écoles de musique, mais j’ai surtout appris certains aspects en autodidacte». La production, par exemple. Pour son premier album, "Vitrail", publié en décembre dernier, il a voulu tout gérer, de A à Z.
«J’ai récupéré à droite et à gauche du matériel qu’on m’a donné ou que j’ai trouvé à bas prix et j’ai fait un studio chez moi. Et je m’y suis mis, de l’écriture au mixage et à la masterisation. J’ai joué tous les instruments. Je voulais me prouver que je pouvais le faire par moi-même» explique-t-il avant de citer Gide : «l’art naît de la contrainte».
«S’imposer un cadre technique stimule la créativité».
Inspiré par la poésie
Le
résultat est très prometteur. 9 titres dont un en anglais, dans un style chanson française côté Bertrand Belin ou Jean-Louis Murat. On n’est pas les premiers à lui parler de la ressemblance avec ce dernier.
«On me le dit, mais je pense que cela vient surtout de la tessiture de la voix parce qu’avant qu’on m’en parle, je ne connaissais pas».
Mais il est déjà passé à l’étape suivante et parle de "Vitrail" comme d’un
«reflet sincère d’une époque de moi-même sur le plan des sentiments et des influences».
Il dit écouter beaucoup de choses différentes, rock, variétés mais aussi jazz et rap, sans avoir vraiment d’idole.
«J’aime m’immerger dans l’univers d’un artiste pendant quelques jours pour assimiler les techniques, propos et émotions et ensuite je passe à autre chose». Il écrit en français parce que cela lui offre
«plus de liberté d’expression, plus de potentialités». Et se dit beaucoup plus inspiré par la poésie que par la musique.
«Notamment Apollinaire pour la musicalité de ses textes, mais aussi Verlaine, Rimbaud, Baudelaire ou encore Eluard et Breton».
Il joue ou compose chaque jour, travaille à un autre album et trouve encore le temps de présider
APC, association de créateurs qu’il a fondée en juin dernier (voir ci-contre). Et il pense à la prochaine étape, postbac :
«pouvoir partir en école de musique pour me développer professionnellement. Mais je vais aussi m’inscrire en fac pour garder l’esprit ouvert à autre chose».
S.P.
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