Leur dernier titre s'appelle
"Qui veut écouter mon disque ?", ambiance rap décalé. Mélodie accrocheuse, flow entraînant, bips electro, texte en français, autodérision : ce titre qui figure sur la compilation Fnac/Printemps de Bourges 2012 est représentatif de l'univers de Primate. Même si le duo varie les styles, le second degré est une marque, que ce soit dans le recul critique ou l'humour. Parodie de l'émission "Qui veut épouser mon fils ?", le titre comporte ceci :
"Mon disque manque d'expérience/Il a jamais rien achevé/Mis à part les imitations foireuses de ses rappeurs préférés".
Improvisation
Pourtant, s'ils ont des rappeurs préférés (les premiers qui leur viennent à l'esprit se nomment Jay-Z, Notorious Big, Wu-Tang Clan, Nas, Oxmo Puccino, Orelsan), ils ont leur propre style.
« On ne peut pas vraiment parler d'influences, même si ça laisse des traces, si tu es imprégné par ce que tu écoutes ». Sur scène, Primate a un ingédient en plus, l'improvisation. Il arrive au duo de faire passer un cahier dans le public pour utiliser de façon impromptue les mots que les spectateurs y écrivent.
Collectif
Blackstarr (MC) et
Matéo (MC, beatmaker) se sont rencontrés en 2007. Le premier était dans le groupe de rap bisontin Prochain, les second faisait des sons sur machine, des instrus rap avec un attrait pour l'electro, le dubstep, le drum'n'bass. Leur collaboration s'est forgée peu à peu.
« Au début, on avait chacun nos morceaux, on était plutôt un collectif à deux entités. On faisait des concerts ensemble et, de scène en scène, ça s'est enchaîné. Petit à petit, le collectif est devenu un groupe ».
Le premier CD,
En voix d'extinction, était surtout l'oeuvre de Matéo, mais si Primate est devenu depuis un duo, ils ont décidé de garder ce nom initial
« qui avait déjà une petite notoriété »
Un duo, mais autour duquel gravitent des proches : Black Pepper, le frère de Blackstarr, Robby, qui possède un studio à domicile et qui est leur ingénieur du son, Julien, leur ingénieur lumière.
« On a aussi beaucoup été aidés par les associations locales comme Specimen urbain, le Citron vert, Attila. José Shungu, le fondateur d'Attila, nous connaît depuis longtemps, on s'apprécie mutuellement »
Travail, travail, travail
Autre coup de pouce important, celui de Découvert autorisé avec qui ils ont signé une convention de développement.
« L'association nous a permis de suivre une formation gestion de l'espace scénique à Paris et cela nous a beaucoup servi relate Blackstarr.
Si l'on a été sélectionné au Printemps de Bourges alors que cela n'a pas été le cas l'an dernier, c'est en grande partie grâce à ça ».
La sélection pour passer à Bourges se fait sur titres puis sur scène, les prestations locales étant filmées puis visionnées par le jury national. L'annonce de leur sélection les a boostés.
« Ça fait vraiment plaisir, ça prouve que le travail paie, mais maintenant, il y a un peu de stress » Leur programme d'ici le festival (24 au 29 avril) :
«Travail, travail, travail, pour être à la hauteur » Et pour peaufiner un deuxième album à venir.
Stéphane Paris
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