Dans un sport où la maturité se situe vers 27 ans selon Raoul Carrel, son coach, Romaric Vuillaume est allé très vite. Dix ans seulement après avoir découvert la boxe française - ou savate -, il a conquis le titre de champion du monde assaut (1) en septembre dernier. Son premier titre de championnat de France, il l’a obtenu en catégorie minimes, après 3 ans de pratique. Depuis, sept ont suivi. “Ce sont les victoires qui m’ont donné en partie envie de continuer dit-il. Avoir un objectif permet de se motiver”.
Pourtant, c’est le hasard qui lui a fait découvrir ce sport dont la différence avec la boxe anglaise est l’autorisation d’utiliser poings et pieds pour se battre sur toutes les parties du corps. “Je suis de Chevigney-sur-l’Ognon où j’ai essayé beaucoup de sports, notamment l’atemi, le foot, le tennis. Quand Raoul Carrel est venu habiter ce village, il a monté un club de boxe française et par curiosité, on est tous allés voir. Cela m’a plu et je suis le seul à avoir continué”.
“Je ne l’ai pas remarqué immédiatement reconnaît Raoul Carrel. Au début, un de ses copains me semblait plus doué. Mais Romaric était assidu et il a vite progressé. Je lui ai proposé de faire les championnats de France minimes pour voir et à partir de là, tout s’est enchaîné. Ses atouts principaux, c’est la technique et le coup d’œil. Je dirais même qu’avant, il était plutôt “ramier” à l’effort mais que son coup d’œil était tel qu’il arrivait à toujours s’économiser”.
Une telle ascension n’est pas allée sans heurts. Avant le titre mondial, il s’est arrêté un an, par saturation. “J’ai pris un an de repos et quand je m’y suis remis, je ne m’attendais pas trop à ce titre”. “La coupure lui a fait du bien pense Raoul Carrel. Pendant cette année, il a pu passer son diplôme de moniteur. Depuis qu’il est revenu, il travaille plus, il va courir tout seul. Et il a encore de la marge”.
Actuellement membre de l’équipe de France, il s’entraîne 4 fois 2 à 3 h par semaine, part en compétition pratiquement tous les week-ends. “Cela demeure un divertissement qui me permet de mettre de côté les cours, le boulot, de faire le vide” dit Romaric, actuellement en BTS dans le bâtiment au lycée Pierre-Adrien Paris. Et il se plaît à se fixer des challenges : le championnat de France en mai, le championnat d’Europe en septembre, la défense de son titre en 2008, le passage au mode “combat” ou encore la boxe anglaise. “J’ai un peu essayé. Cela me plaît aussi. Au début, il faut faire attention aux réflexes des pieds, mais on s’habitue”.
S.P.
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