Parlons d’abord de l’actu de l’été. Comment s’est passé le début de saison, alors que la Covid rôde toujours ?
La reprise a été particulière. Nous devons effectuer des tests PCR quasiment chaque semaine et respecter les gestes barrières au quotidien. Mais le staff a su bien organiser notre préparation autour de tout ça et nous sommes prêtes pour débuter cette nouvelle saison.
Comment as-tu encaissé l’annonce de Raphaëlle Tervel (1), début août, qui a expliqué qu’elle quitterait le club à l’issue de cette saison, comme son adjointe Sandrine Mariot-Delerce et l’ensemble du staff ?
J’ai été un peu surprise. Mais je trouve que c’est une bonne chose de l’annoncer si tôt, pour nous et pour le club. Pour moi, ça ne changera rien pour cette saison, si ce n’est que je ferai tout pour bien tourner cette page de l’histoire du club. Pour la suite de ma carrière, je prendrai en compte cette décision. Nous ne savons pas encore qui sera à la tête de l’équipe après…
Rembobinons le fil. Peux-tu retracer le parcours qui t’a conduite dans le groupe France ?
Je suis née à Mulhouse. Mes parents vivent d’ailleurs toujours en Alsace. J’ai débuté le handball à 8 ans à Soulce, un club de village, avec les garçons. Mais ils ne me passaient pas le ballon, alors je suis allée dans les buts et j’ai fait des arrêts ! Donc j’y suis restée. J’ai joué ensuite 2 ans à Colmar puis 3 ans à Achenheim Truchtersheim (N1), pendant mes années au pôle espoirs à Strasbourg. Et je suis arrivée à Besançon en 2017, parce que je savais que le club s’appuyait sur les jeunes et que je pourrais poursuivre mes études. Ici, la particularité, par rapport à Metz ou Brest, c’est que nos séances d’entrainement, à midi et 18 h, nous le permettent. Un autre critère a compté : le vécu et l’expérience des coaches, qui ont connu le très haut niveau.
Pas de regret ?
Non. Je suis en fac AES. J’ai fait mon stage au service juridique du Département, avec un aménagement particulier du fait de mon statut de joueuse de haut niveau. Il a été écourté à cause du confinement, mais j’ai bien aimé.
Revenons au terrain. Ton poste est spécial et la gestion des gardiennes est particulière en handball, sans forcément de hiérarchie prédéfinie. Comment appréhender cela ?
Déjà, il ne faut pas avoir peur. Moi, gamine, j’étais une vraie casse-cou ! Pour la concurrence, ça dépend du binôme. C’est mieux si on s’entend bien... Aujourd’hui je partage le poste avec la Norvégo-Japonaise Sakura Hauge et cela se passe bien. On s’entraîne pareil et on sait qu’en match, on partage le temps de jeu, mais on travaille pour l’équipe. Si tu fais un match de fou, tu as des chances de commencer celui d’après. Cela peut également dépendre du profil des adversaires. Il y a une part de bluff qui se met en place avec les ailières adverses, c’est un peu un jeu. Moi j’aime bien ce rapport de force qui s’installe avec les shooteuses. Il y a une part de psychologie. Quand tu commences à enchaîner les arrêts, les adversaires perdent confiance, shootent moins et c’est bon pour l’équipe. Le plus dur sur le poste, c’est d’être régulière, c’est vers quoi il faut tendre. On a chacune des points forts…
Quels sont les tiens ?
Aux penalties, je ne suis pas mal, j’ai eu un bon pourcentage de réussite la saison dernière.
Suis-tu un entraînement spécifique ?
Oui, c’est Igor Tchoumak qui s’occupe de nous. Ça se passe bien.
Un double champion olympique comme entraîneur, ça pourrait être pire…
Oui, il nous donne des conseils techniques. Son truc, ce sont les balles de tennis. Cela permet de bosser les réflexes et la poussée sur les jambes.
Recueilli par Christophe Bidal
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