L’une de ses impressions 3D reproduisait une partie d’un satellite de l’Agence spatiale européenne destiné à se rendre sur Mars. Elle a servi lors d’une présentation collective aux ingénieurs et chercheurs de l’agence. Plus pratique et moins coûteux que de présenter la pièce elle-même : «l’impression 3D permet une finition au plus près» précise Samir Azdig. Ce Montbéliardais de 30 ans a créé 3D consulting en 2016. Sur la base de cette spécialité il propose des solutions d’ingénierie et du conseil industriel. Aujourd’hui, cela représente une palette assez vaste : modélisation de pièces, de nouveaux produits, conception de machines, prototypage pour fabrication à l’unité ou en série, maquettage et… conseils dans tous ces domaines.
Des innovations adaptables à de nombreux secteurs. Samir Azdig a commencé avec l’horlogerie et le domaine pharmaceutique (en dessinant des machines à fabriquer des poches de perfusion ou des seringues), mais il ne se fixe pas de limite. «Je peux intervenir à chaque étape et à chaque problématique sur un produit». Dans la gestion de projet, c’est-à-dire l’adoption d’une nouvelle technologie, il va jusqu’à l’intégration sur site et la formation du personnel. «Certains clients me demandent également des solutions pour d’anciennes machines ou d’anciens procédés qu’il faut réadapter au plus bas coût possible». Pour étendre sa palette, il ajoute des activités de distribution d'imprimantes 3D et de caméra de contrôle, ainsi que de la formation en entreprise.
Chef d'entreprise : plus d'heures
mais aussi plus de souplesse
Samir a acquis ses compétences avec un DUT de génie mécanique et productique à l’IUT de Belfort, un diplôme de chef de projet au Cefco de Lausanne puis 8 années d’expérience en Suisse dans le domaine industriel. «J’ai toujours eu en tête de créer ma société. Quand j’ai eu cette opportunité, j’ai voulu revenir dans la région. Je ne me voyais pas ailleurs qu’à Besançon : la clientèle que je vise est très représentée et la ville est très bien situé, entre Dijon, la Suisse et l’Alsace». Conseillé par BGE, suivi par Franche-Comté active, il n’a pas eu d’appréhension à franchir le pas de la création d’entreprise. «En Suisse, j’étais déjà chef de projet donc il y a certains aspects comme la gestion de clientèle ou les relations avec les fournisseurs que je connaissais. Concevoir, aller sur le terrain, rencontrer les opérateurs, résoudre les problèmes, sont des tâches que je faisais déjà avant. C’est toujours ce qui me motive, mais maintenant, je le fais pour moi. Etre chef d’entreprise me permet de valider mes choix à partir de la satisfaction des clients. Le plus difficile a été de trouver des financements». Outre un prêt bancaire et son apport personnel, Franche-Comté active et Développement 25 l’ont aidé.
Même s’il a des semaines à plus de 60 h, le travail ne l’effraie pas. «Quand on est seul, il faut assurer le secrétariat, la compta, l’administratif, qui prennent du temps. La prospection prend également beaucoup de temps, mais avec l’expérience, j’arrive à mieux optimiser. Par exemple, Linkedin donne plus de chances de tomber directement sur les bonnes personnes. J’essaie d’être très présent sur les salons industriels». Mais il apprécie aussi une certaine souplesse qui lui permet de s’adapter facilement aux demandes, de gérer son emploi du temps, de développer ses idées. «Mon but à terme n’est pas seulement d’être indépendant, mais aussi de créer de l’emploi».
Stéphane Paris
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