Un record du monde, celui de la plus grande fresque sur herbe ! Rien que ça. C’est le titre qui a fait connaître Saype au grand public et dans le monde entier. Réalisée en août 2016 à Leysin en Suisse, cette oeuvre de 10 000 m² représentait un berger au repos. «On m’en parle encore !», s’exclame Guillaume Legros, originaire de Belfort. «Dans le cas du street art ou d’une oeuvre non éphémère, les gens passeraient peut-être devant sans forcément y prêter attention.» Mais, Saype a sa marque de fabrique : entre land art et street art, il réalise des fresques 100 % biodégradables qui disparaissent au bout de quelques semaines lorsque l’herbe a repoussé.
C’est dans son atelier à Errevet (70) qu’il a élaboré sa recette miracle. «Ma peinture, je l’ai obtenue à partir d’eau, de farine, de pigments naturels et d’huile de lin». C’est un autodidacte, il n’a pas pris de cours de dessin et a commencé dans cet univers à l’âge de 14 ans. «En mode rebelle, à inscrire mon nom à la bombe sur les murs avec deux trois potos !» se souvient-il, quatorze ans plus tard.
Défi technique et sportif
Pendant une dizaine d’années, le Franc-Comtois a expérimenté plusieurs techniques avant de se lancer dans des fresques géantes sur herbe. «J’avais lu pas mal de choses sur l’écologie et puis je me suis dit que je pouvais prendre de la hauteur à l'aide d'un drone et travailler à plus grande échelle.» Un défi technique et quasi-sportif. En témoigne, sa dernière oeuvre située à plus de 2 000 mètres d’altitude, sur les Rochers de Naye (Montreux, Suisse). «C’était pas de l’alpinisme, mais franchement, la pente était vraiment importante, je faisais entre 15 et 20 km par jour.»
Au-delà de son travail sur herbe, il faut aussi découvrir ses séries acryliques sur plexiglas inspirées de voyages dans le train ou dans le métro à regarder le paysage à travers des vitres embuées. Repérées par la galerie Cheloudiakov de Belfort en 2015, ses oeuvres ont rejoint depuis collections privées, d’autres galeries et il a participé à des foires d’art internationales.«Aussi bien en galerie qu’en land art, je place ma réflexion autour de l’impermanence des choses, du rapport avec le vivant, de notre place sur terre et dans l’univers…».
Simon Daval
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