A 30 ans, Oriane Duboz vient de connaître son premier salon en tant qu’artiste. C’était
Viens Voir en novembre dernier à Lons-le-Saunier. Elle crée des fanzines, de la photo argentique, du dessin, sans se fermer à d’autres activités créatrices.
« J’aime beaucoup collaborer avec d’autres artistes pour tester des formats et avoir de nouvelles idées ». Si elle a commencé vers 14 – 15 ans, son parcours est essentiellement autodidacte, nourri d’influences liées à la musique, au skate, aux voyages.
« Je suis encore débutante dans le fait de montrer ce que je fais, car je trouve qu’il est difficile de se sentir légitime et de trouver sa place en tant qu’artiste. Mais je me suis dit qu’à un moment, il faut bien se lancer ».
La jeune femme d’Arbois signe ses oeuvres de Shaky Shots, pseudo dont le premier mot peut signifier précaire ou chancelant et le second les tentatives.
« Ça rejoint cette notion d’illégitimité. Je n’ai pas fait d’école d’art en partie parce qu’on m’en a dissuadé. Je ne viens pas d’un milieu d’artistes, il fallait plutôt aller vers la sécurité. Mais je ne regrette pas. Mes créations seraient peut-être différentes. Certains disent que l’idée autodidacte peut être vue de façon négative, d’autres qu’il y a un côté spontané. On est peut-être plus dans l’expression de son émotion et de son honnêteté pures et moins dans la réflexion normée ».
Peut-être que la fréquentation du milieu artistique l’a poussée à franchir le pas. Elle a commencé par étudier et travailler dans la gestion de projets artistiques et l’accompagnement des artistes.
« J’ai beaucoup habité à l’étranger, notamment en Irlande. J’ai fait des tournées avec des musiciens rock, punk, anglais et irlandais. C’est pendant mes voyages que j’ai commencé à assumer une position d’artiste alors qu’avant je créais dans mon coin ». Revenue dans le Jura en 2019 après 10 ans à l’étranger, elle poursuit ses deux activités, continuant à accompagner et programmer des groupes, par exemple au festival de la Crue ou dans les bars. En côtoyant les musiciens underground, elle a commencé à s’intéresser puis à se spécialiser dans la culture fanzine.
« Ça correspond à tout ce que je fais depuis des années. Dans le fanzine, il y a un côté absence de règle, une liberté de créer sans se proclamer artiste. Je m’y suis retrouvée en collaborant à un fanzine en Irlande, A Vent Zine (1) ». Le média lui a même permis d’associer ses deux activités puisqu’elle a créé un festival spécifique à Cork.
« Le Cork Zine Fest, qui existe toujours et qui marche bien ! ».
S.P.
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.