Sur des paroles de Vian, des chants traditionnels bulgares ou des poèmes d’amour, la voix de Sidonie Dubosc se balade de projet en projet. Cristalline, douce. Apaisante. À 23 ans, la jeune chalonnaise vient tout juste d’obtenir son statut d’intermittente du spectacle. Et des spectacles, elle en propose déjà cinq, avec comme fil rouge, sa passion pour le chant.
Avec deux parents cinéastes, Sidonie baigne depuis l’enfance dans l’univers artistique. « C’est une affaire de famille », sourit-elle. Son beau-père, lui, est pianiste, et son frère danseur. À chacun sa spécialité. Elle, choisit vite son instrument de prédilection : sa voix. Mais au conservatoire de Chalon-sur-Saône, où elle a étudié sept ans, elle touche à tout : « J’ai pu faire du trombone, du théâtre, de la danse… Et essayer tous les styles : flamenco, classique, baroque… ».
Chanter en français, une évidence
Il y a trois ans, pour un projet dans le cadre de ses études, elle s’entoure de six musiciens. Derrière le micro, elle reprend des classiques du jazz. La Sido est née. Mais le groupe change rapidement de répertoire, pour reprendre des morceaux de Léo Ferré, puis de Boris Vian. « Les chansons à textes, c’est ce qui me parle dans la musique », justifie Sidonie, qui a grandi en écoutant ces artistes. « Plus on vieillit, plus on trouve du sens dans leurs paroles ». Pour cette raison, la jeune femme préfère chanter en français : « C’est tellement plus sincère, plus brut. » Elle-même se plaît à jouer avec les mots, et écrit ses propres textes, comme certaines des Berceuses pour adultes, qu’elle interprète aux côtés de son beau-père, au piano.
Objectif scène
Elle a toutefois délaissé le français pour Momitcheta, un chœur de cinq femmes qu’elle a rejoint il y a quelques mois. Ensemble, elles reprennent des chants traditionnels de Bulgarie. Parfois, la chanteuse laisse aussi place à la comédienne. Car après La Sido, « les projets se sont enchaînés, au fil des rencontres » : « J’ai besoin de faire des choses très différentes, confie Sidonie, car chaque projet nourrit les autres. Et comme je ne fais que ça, les alterner me permet de me reposer des uns puis des autres. » Son métier lui prend tout son temps : outre les spectacles, l’écriture ou les répétitions, il y a tout « l’envers du décor », comme elle l’appelle : « Une grosse partie du travail consiste à se vendre : envoyer des mails, prendre des rendez-vous, rencontrer des programmateurs… ». Sa « carotte » ? La scène. « Ce sont des moments très intenses, de vérité absolue. C’est un peu difficile au début, car on se met à nu. Mais ça devient une sorte de transe, et d’addiction… »
Jusqu’à présent, ses projets l’ont conduite dans les théâtres, églises ou festivals de la région, mais aussi en Haute-Savoie et en Auvergne. Elle prendra aussi la direction de la Suisse en novembre, puis de l’Albanie en mars. Entre l’enregistrement d’un EP et deux passages sur scène, Sidonie réfléchit encore à d’autres projets : des clips musicaux, un spectacle mêlant danse, témoignages et chant… Que ce soit en Bourgogne ou ailleurs, la voix de Sidonie commence tout juste à se balader.
Camille Jourdan
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