Un stage en tous points profitable : Thomas André a passé la moitié de l’année 2019 en Uuruguay. Il a découvert une autre manière de travailler dans son domaine de formation, un pays qu’il rêvait de visiter et y a rencontré sa copine Joanna, revenue avec lui à Besançon ! « J’ai fait des études d’éducateur spécialisé à l’Eseis de Strasbourg puis un master de sociologie au Ceris. Ensuite, j’ai travaillé pendant 2 ans et à la fin d’un CDD, j’ai eu envie de repartir en Amérique du sud. J’étais déjà allé sac au dos au Pérou, en Bolivie, en Argentine et j’avais beaucoup aimé l’ambiance là-bas. Un ami qui était parti au Québec m’a parlé des dispositifs de stage à l’étranger. A 28 ans, il ne me restait plus beaucoup de temps pour postuler, alors j’ai pris contact avec le Crij. Comme j’ai trouvé moi-même mon lieu de stage, j’ai pu partir très rapidement ».
Professionnellement, il était au centre psycho-social de Palermo, un quartier de Montevideo. Il était affecté à un service accompagnant les personnes en souffrance psychique ou retard mental. « Je voulais vraiment travailler dans un autre pays. Je voulais voir une autre manière de travailler avec ce public. En France, à part quelques exceptions comme les Invités au festin à Besançon, je trouve que l’approche est trop médicalisée. Là-bas, elle est beaucoup plus bienveillante et naturelle, sans barrière, sans « masque social ». Accessoirement, je voulais tester ma capacité à vivre ailleurs ».
«Les gens me surnommaient Griezmann»
De multiples raisons l’ont orientée vers l’Uruguay. « D’abord parce que je n’avais pas pu y aller lors de mon premier séjour ! Ensuite parce que c’est un pays d’Amérique latine politiquement à part, avec une politique sociale que je voulais connaître – cela dit, la donne a changé depuis (1). Et puis c’est l’attirance pour l’ambiance, la décontraction, la musique, la ferveur presque religieuse pour le foot » Amateur de ce sport, il savait qu’une des vedettes actuelles de l’équipe de France ne manque jamais une occasion de faire savoir son attirance pour la culture uruguayenne. « Ca n’a pas manqué, là-bas, les gens m’appelaient Griezmann » rigole Thomas.
Il n’est pas revenu déçu, évoquant une atmosphère générale bienveillante et chaleureuse, « une population que j’ai trouvée plus tranquille et moins extravertie que ses voisines » et de « super rencontres » avec des malades, des collègues ou d’autres Uruguayens. « Professionnellement, j’ai retrouvé le goût de l’engagement social. Dans la vie de tous les jours, c’est moins stressé qu’ici : c’est plus tranquille, accueillant, avec moins de faux semblants, on vit à un rythme plus lent ».
Il ne tarit pas d’éloges sur les gens qui l’ont accueilli, notamment sa directrice, Renée Del Castillo, et la famille Aretsche, des amis de cette dernière qui lui louait une petite maison. « Je faisais partie de leur vie ». Seul bémol, la vie un peu chère. « Malgré la bourse de 763 euros du programme Stages monde, j’ai perdu un peu de sous. Mais je ne me plains pas, ça valait le coup ». Il va sans dire qu’il espère pouvoir y retourner. Revenu en France, il a retrouvé un emploi. Il ne sait pas si le stage a joué un rôle, mais il a noté qu’à chaque entretien d’embauche, il y a eu un intérêt et des questions sur cette expérience. « De toute façon, le fait de partir montre une certaine adaptabilité ».
Stéphane Paris
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