La déflagration sonore de leur fusion haute énergie avait percuté de plein fouet les spectateurs du premier tremplin rock régional, en mai dernier. Sans effets de manche, une manière de rap genre «furioso» pour une apparition détonante au-dessus du lot, qui valut à Skwatt la sélection pour les Eurockéennes. Quelques mois plus tôt, les cinq belfortains (Franck, Duc, Tanet, Romain et Cyril) n'avaient pourtant jamais touché un instrument de musique ! « On a commencé à jouer fin 93, sans vraiment faire attention, raconte Cyril, l'un des deux guitaristes. Ensuite on a pris des cours et on a bossé, car on ne voulait surtout pas improviser. Mais quand on est arrivé à Rockhatry (ndr : le local de répétitions du CIJ de Belfort), on n'avait rien, pas d'instrument, on squattait le matériel des autres. C'est de là qu'est né le nom du 'groupe ».
Plus que la musique, au départ leur truc c'est plutôt le sport, ce qui n'est pas sans effet sur leurs prestations scéniques, une trentaine à ce jour. « A la base, on est vraiment des sportifs rinsiste Cyril. Skate, vélo, bicross acrobatique freestyle...
Franck, notre chanteur, a été cinq fois champion de France dans ce domaine ! On s'intéressait aussi à la musique car le bicross comporte de la musique, des chorégraphies. Moi j'écoute du rap depuis 87, on baigne depuis longtemps dedans. Les casquettes, les pantalons longs, on les porte depuis 10 ans. Mais l'énergie qu'on a sur scène vient du sport».
« Les Eurockéennes nous ont vraiment lancés »
Energie et cohésion dans l'assaut du public consituent les qualités premières de ce groupe qui, pour l'instant, arrache l'adhésion là où il passe. Cette mystérieuse alchimie qui fait que, par delà toute technique, plusieurs éléments disparates donnent ensemble une entité remarquable a fonctionné dès le début. « On a donné notre premier concert au Nelson bar à Audincourt. On avait juste cinq morceaux c'était très court. Mais les gens en redemandaient, on les a joués plusieurs fois en boucle ! Après, on a tout de suite été demandés. Au bout de quatre concerts, on nous a dit de nous présenter au tremplin, mais on ne s'attendait pas à se retrouver aux Eurockéennes ».
Depuis, Skwatt trace sa route, entre concerts de haute tenue et premières parties qui surclassent ceux qui les suivent, ce qui est toujours un signe : signature avec une boîte de production, débuts en semi-professionnel envisagés... « Le tremplin et les Eurockéennes nous ont vraiment lancés et motivés. Les Eurocks c'est pro : on arrive, on se branche, on joue et ça le fait. Si ça ne tourne pas, c'est le groupe qui ne va pas ».
Stéphane Paris
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