Imaginez : manger vos céréales du matin mais ne pas y verser de lait. A la place, une boisson que vous avez confectionnée vous même, en mélangeant une pâte à de l’eau. C’est le concept imaginé par Alice Guyot, 28 ans, et Antoine Poyen, 29 ans. Le couple, qui s’est rencontré pendant ses années lycée à Nevers, a lancé la marque
Sovi en 2022. Depuis juin, ils commercialisent des pâtes au chanvre, à la noisette ou à l’avoine, à diluer dans de l’eau, pour obtenir des boissons végétales.
« Celles-ci peuvent remplacer les usages classiques du lait de vache : on peut les boire seules, les mettre dans un café, s’en servir pour cuisiner des crêpes, de la béchamel… » expose Alice, anciennement chargée de projet RH à la mairie de Varennes-Vauzelles, dans la Nièvre.
Plus d’un an de tests pour concevoir ces boissons
Mais quel intérêt d’acheter cette pâte plutôt qu’une boisson végétale toute faite ? Alice y voit plusieurs avantages. En demandant aux consommateurs d’utiliser leur eau, on diminue la quantité de produits transportés sur nos routes, et donc les émissions de gaz à effet de serre liées au transport. Un pot de 320 grammes de pâte doit permettre de confectionner 4 litres de boisson. Pour ce qui est de la fabrication, l’entreprise broie seulement les ingrédients,
« tandis que les boissons industrielles nécessitent un processus beaucoup plus lourd et energivore », assure Alice. Enfin, pour le consommateur, la pâte, même une fois le pot ouvert, peut se conserver pendant des mois, contrairement à une boisson végétale qui doit être consommée sous quelques jours.
Concevoir ces boissons avec un laboratoire aura demandé plus d’un an. En janvier dernier, le couple a lancé une campagne de précommandes, qui s’est soldée par des résultats encourageants.
« Notre objectif était de vendre 200 pots. Au final, on en a vendu 3000 », se réjouit l’entrepreneuse. Leur ambition pour la suite : commercialiser leurs produits dans au moins 50 magasins d’ici à septembre, contre quelques-uns dans la région à l’heure actuelle. Un pallier qui, une fois dépassé, permettrait à l’entreprise d’être rentable. En parallèle, ils vendent leurs pâtes à des hôtels et restaurants.
A partir de 2,50 euros le litre
Côté tarifs, comptez 9,99 euros le pot à l’avoine (soit 2,50 euros le litre, si l’on s’en tient aux recommandations de dosage) et 13,99 euros pour la noisette et le chanvre (soit 3,50 euros le litre).
« On est légèrement plus chers que les boissons végétales bio industrielles sur le marché. Mais c’est le prix à payer pour avoir des produits 100% français et certifiés bio », assure Alice.
Avec ces boissons, le binôme vise les personnes intolérantes au lactose, celles qui cherchent à réduire leur consommation de produits d’origine animale, celles qui sont désireuses de consommer des produits ayant moins d'impact sur l’environnement que le lait de vache ou qui veulent tout simplement varier les plaisirs.
« Un emploi qui a du sens »
Convaincu qu’on peut
« entreprendre ailleurs que dans les grandes villes », le couple a installé son atelier de fabrication à Nevers, dans un bâtiment qui abritait auparavant un garage automobile. Si pour l’heure Alice est la seule à travailler à 100 % sur le projet, Antoine devrait la rejoindre d’ici à la fin d’année. En attendant, il exerce un poste de responsable des relations entreprises au sein du Medef de la Nièvre.
Dans les années à venir, ils espèrent que la demande sera suffisamment élevée pour embaucher. Et Alice de résumer :
« Être utile à notre territoire en créant de l’emploi et commercialiser des produits respectueux de l’environnement, c’est ça, pour nous, un emploi qui a du sens. »
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