On pourrait penser que le confinement est favorable à l’e-sport. Ce n’est pas tout à fait le cas : si les tournois en ligne sont possibles, les gamers apprécient de se retrouver physiquement autour d’un jeu. Surtout quand il s’agit d’abord de passion.
« Dans une telle période, on essaie d’organiser des tournois en ligne sans enjeu, mais ce n’est pas la même chose » annonce Sébastien « Zdorf » Zanon, l’un des 3 coprésidents de l’association bisontine Supervachebros.
Les amateurs de jeu auront compris que l’activité de cette association tourne autour du jeu de combat Super smash bros. Après une vague création en 2016, l’association a vraiment pris ses marques début 2018 lorsque Sébastien a rencontré Pierre-Etienne « Red-fider » Separi et Jérémy « Ajimi » Paneri à
l’E-bar de Besançon. Avant la covid, ils commençaient à se sentir à l’étroit à l’E-bar où leurs tournois mensuels atteignaient une cinquantaine de participants. L’évolution actuelle de l’e-sport les interpelle.
« On est associatif, on fait ça par passion, mais c’est vrai que cette question se pose. On s’en est rendu compte en voyant arriver des joueurs du top français lors de nos derniers tournois. Alors c’est vrai qu’on est entre deux états d’esprit, avec des joueurs qui viennent pour des soirées tranquilles entre potes avec pizzas et d’autres qui viennent pour les prix. Pour l’instant, on gère les deux aspects et on verra comment ça va évoluer ».
Assurer l'ambiance
Même à leur niveau, le monde de l’e-sport change. Succès aidant, il faut hausser la qualité. Diffuser les tournois, assurer une ambiance avec des commentateurs, créer des vidéos. D’ores et déjà, l’organisation d’activités et l’administration leur prend énormément de temps.
« Un tournoi, c’est avant, pendant, mais aussi après. Personnellement, je n’ai plus beaucoup le temps de jouer, d’autant que je suis beaucoup sur les montages vidéo de nos tournois » indique Sébastien.
«Cela demande du boulot, du matériel. Pour diffuser, il faut une connexion internet stable, 2 ou 3 personnes capables d’assurer les commentaires. Mais on a une équipe qui commence à se consolider ». Soit une trentaine de membres, plutôt masculins mais avec quelques filles. Côté participants, c’est très majoritairement 18 – 30 ans – mais comme il y a de l’argent en jeu, les tournois sont interdits aux moins de 16 ans et ouverts aux 16 – 18 ans avec autorisation parentale. Supervachebros est aussi ouvert à l’accueil de volontaires qui aimeraient lancer des compétitions sur d’autres jeux.
Même sans faire trop de pub, l’info circule entre gamers et les activités prennent de l’ampleur. Celle d’initiation ludique autour du jeu en général, entamée avec des rendez-vous réguliers à la maison de quartier de la Grette Butte s’est poursuivie avec l’organisation de soirées au Crous, la participation au festival de jeux Ludinam ou à Poligny’s games dont la 2e édition est prévue en octobre. Axel « Full » Arnesano, l’un des membres, relaie depuis quelques temps la présence de Supervachebros à Belfort. Même évolution du côté de l’événementiel : l’association a développé des partenariats avec l’assoce Fenryr en région parisienne et plus près, les
Players associés dijonnais.
« On réfléchit avec eux à l’organisation d’un tournoi Bourgogne-Franche-Comté et à la mise en ligne d’un classement régional des joueurs ».
S.P.
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