Tessa, la saison 2023 est définitivement terminée. Quel bilan en tirez-vous ?
Il est très positif. J’avais comme objectif d’aller chercher les trois titres de championne de France, d’Europe et du Monde. Je n’ai eu « que » le France et le Monde, plus une deuxième place aux Europe. C’est sans doute ma meilleure saison depuis que je fais du BMX.
Sentez-vous que vous progressez toujours ?
Oui. Je suis sur une bonne dynamique et je compte en profiter pour continuer à progresser. Mais je sais que l’année prochaine, ça sera une autre paire de manche !
Pourquoi ?
Je vais changer de catégorie, en passant des U23 aux Elites. Ce n’est pas le même niveau. Si je veux continuer à performer, il faudra passer le cap.
Revenons à la saison passée, quel est le meilleur souvenir ?
Glasgow. Je désirais tellement ce titre de championne du Monde que j’étais choquée quand c’est arrivé ! Je savais que c’était fou mais j’ai mis pas mal de temps à réaliser. Ce n’était que de la joie, de la fierté de passer ce moment-là avec mon entraîneur et ceux qui partagent mon quotidien.
Vous nous avez déjà expliqué quelles sont vos difficultés à laisser sortir les émotions…
C’est toujours difficile. J’ai vécu les choses à fond, à ma manière. Je voudrais plus me laisser aller. Il y a des moments qu’on attend tellement et qui passent tellement vite qu’on n’a pas le temps de les savourer. Quand cela arrive, il y a tant d’informations que c’est compliqué à gérer. Mais c’est génial !
Travaillez-vous justement ce volet psychologique ?
Oui. Je fais des progrès. Je suis passée du stade où je n’arrivais pas à ressentir les émotions à celui ou j’ai du mal à les exprimer. Il y a de l’amélioration. Cela prend du temps.
Que reste-t-il de la 2e place obtenue à Besançon ?
Ce n’était pas une déception. Je me doutais que cela serait la course qui me conviendrait le moins, avec un format différent, avec une butte à cinq mètres au lieu de huit. Et j’avais déjà les yeux rivés sur Glasgow, un mois plus tard.
Comment se passe l’intersaison ?
La dernière course date de fin octobre. On est maintenant en plein dans la préparation hivernale. Hormis la semaine entre Noël et Nouvel An, assez légère, le rythme est assez intense, avec deux séances quotidiennes et un jour de repos dans la semaine. On alterne la musculation, le BMX, les sprints et le wattbike (NDLR : vélo d’intérieur). La prochaine compète sera en février, une coupe du monde en Nouvelle-Zélande. Cela arrivera très vite.
Quels sont les axes de progrès ?
Je travaille beaucoup mon physique, la force, les points où j’ai tendance à pécher. Je fais aussi de la préparation mentale. Les semaines sont chargées.
2004 sera évidemment une année particulière. Comment vous positionnez-vous sur l’échiquier des Elites ?
Sachant qu’il n’y a qu’une place à prendre pour les Jeux olympiques de Paris, je ne suis pas loin. Cela sera compliqué mais je suis dans la course. Axelle Etienne est la mieux placée pour la sélection et ça pousse derrière, avec Camille Maire notamment. Moi, je participerai aux premières courses de coupe du monde de la saison sous le maillot de l’Equipe de France, cela prouve que le staff me fait confiance. Je suis dans la course. Je m’entraîne et on verra.
Qu’est-ce que le titre mondial a changé pour vous ?
Même si c’est un titre en catégorie jeunes, ça change presque tout ! Beaucoup de gens m’ont découverte et me soutiennent. Et puis, on a toujours l’impression de rouler pour nous et en gagnant, on se rend compte des émotions qu’on procure aux personnes qui nous suivent. J’ai réalisé cela avec ce titre.
Recueilli par Christophe Bidal
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