La date du 26 août 2023 restera sans doute gravée très longtemps dans la mémoire de Thomas Joly. Ce jour-là, en Suède, le skieur du Doubs a fêté ses 25 ans en s’adjugeant l’Alliansloppet, une épreuve de rollerski de 48 km. Après deux deuxièmes places décrochées quelques semaines plus tôt en Norvège, cette victoire lui a permis de devenir le premier Français à remporter le World Classic Tour, le championnat d’été des courses longue distance en style classique.
Un authentique exploit… arraché à bout de bras ! Thomas Joly fait en effet partie de la corporation des fondeurs experts de la double poussée. Dans les rails des pistes damées, ces marathoniens des neiges aux gros biceps avalent des dizaines de kilomètres grâce à la seule force de propulsion de leurs bâtons. En France, cette discipline est moins médiatisée que les formats plus courts des Coupes du Monde et des Jeux olympiques, disputés le plus souvent en skating, le pas de patineur.
Nouveau leader d’une équipe norvégienne
Mais en Scandinavie et dans une partie de l’Europe de l’Est, ce sont les manches du circuit professionnel Ski Classics, qui enregistrent les meilleures audiences télévisées. Des courses de plusieurs heures - dont les 90 kilomètres de la mythique Vasaloppet suédoise - sur lesquelles le Franc-Comtois parvient à exprimer tout son talent : « J’ai essayé le circuit traditionnel mais ce n’est pas là que j’étais le meilleur. Alors je me suis décalé sur les longues distances et à 20 ans j’ai intégré le team Nordic Expérience (TNE) pour participer au Ski Classics », rembobine-t-il. Au sein du collectif né dans le haut Doubs, Thomas Joly glisse ses skis dans la trace d’Alexis Jeannerod, originaire comme lui de Pontarlier. L’ancien champion devenu technicien initie son cadet aux exigences de cette version « ultra » du ski de fond.
Après une belle saison 2022-2023 ponctuée d’une 4e place en Suède, le Français vient d’être recruté par un team professionnel norvégien, Næringsbanken. Désormais, il peut vivre de son sport : « Je perçois un petit salaire et avec les aides de mes sponsors en France je n’aurai pas besoin de travailler à côté ». Il est même devenu leader de cette formation mixte basée à Lillehammer et composée de six autres athlètes (cinq Norvégiens et une Suédoise).
Comme des courses de vélo
Classée au 7e rang des « pro teams », « Næringsbanken est déjà une grosse équipe. Mais si Thomas continue comme ça, il devrait pouvoir intégrer un team du top 5, avance Pierre Tichit, le président de TNE. C’est tout à fait possible avec ce qu’il a montré l’hiver dernier. Et plus il va faire de kilomètres, plus il va progresser ».
Après les performances prometteuses de cet été sur le bitume, reste maintenant à confirmer sur la neige lors des manches de Ski Classics : 15 étapes en Autriche, Italie, Suisse, Tchéquie, Suède et Norvège que Thomas Joly compare à des courses de vélo. « Je vais essayer de bien me placer pour jouer le maillot jaune de leader du classement général et le maillot de meilleur jeune de moins de 26 ans », annonce-t-il.
Premier rendez-vous : les 9 et 10 décembre à Bad Gastein (Autriche) avec une épreuve par équipe de 15 km et une mass-start de 35 km.
Edwige Prompt
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