A 21 ans, Victoria Vernier montre qu’on peut franchir le cap d’une création d’entreprise assez rapidement. Elle a terminé ses études en septembre 2015 et ouvert son commerce de proximité 5 mois plus tard. Un signe, deux banques étaient prêtes à la suivre. Victoria a eu le luxe de pouvoir négocier. «Elles ont vu que j’aimais ce que je voulais faire. J’avais un dossier complet, je savais de quoi je parlais donc c’était facile de discuter». Un projet bien préparé, aidé par un prêt d’honneur d’Initiative Doubs, mais aussi une concordance de lieu et de besoin. «Je suis allée voir le maire de Quingey car je pensais que l’endroit correspondait à mon étude de marché. Il a été plutôt emballé car il se trouve que Développement 25 avait fait une étude début 2015 montrant qu’il manquait un magasin de circuit court. Par chance, il y avait un local à louer. Un seul». Créer une entreprise ne serait pas si compliqué ? «J’ai quand même connu des difficultés avec la mise aux normes handicap et sécurité incendie. J’ai dû faire appel à un architecte. Et il a fallu revoir le système de chauffage».
Franchement comté a ouvert le 18 février dernier. La boutique propose des produits locaux issus de l’agriculture raisonnée. La gamme est plus vaste qu’on pourrait le croire : charcuterie, laitages et fromages, fruits et légumes, mais aussi boissons, thé de Haute-Saône, glaces d’Aissey, etc. Donnant sur la rue, ouvert dans ce qui reste d’un ancien château, le local de 130 m2 bénéficie d’une très belle cave dans laquelle Victoria compte proposer des dégustations. C'est l’une des idées d’animations dont elle n’est pas à court : mises en avant ponctuelles de productions d’autres régions, fruits et légumes en fraîche découpe, recettes. «J’ai plein de projets de développement, mais pour l’instant j’ai un peu la tête dans le guidon ! Avec 46 h d’ouverture, je suis quand même à 60 h de boulot. Le samedi soir, on est aux pâquerettes ! On a beau être prévenu, quand on y est, c’est parfois dur. Ce n’est plus la vie d’étudiant».
«Le relationnel
me plaît»
Pour compenser, les résultats sont déjà au-delà de ses prévisions. Et le quotidien correspond à ses attentes. «Promouvoir de bons produits, constituer une clientèle est super enrichissant. Ce qui me plaît, c'est le contact humain, la proximité. Je me sens dans mon élément. J’ai connu de grosses enseignes et les relations avec les clients n’ont rien à voir».
Victoria s'est lancée avec pour seules expériences professionnelles préalables des stages et un apprentissage, en grande partie à Doubs pâturages à Besançon. «Mon stage là-bas s’est poursuivi en job d’été puis en contrat en alternance. Je m’y suis éclatée et ça m’a donné envie de poursuivre dans ce domaine».
Dans l’aventure, elle se dit bien entouré par ses parents, son compagnon lui-même agriculteur, ses amis. Elle pense que sa licence de management à l’Iméa, école de commerce de Besançon, est également un atout. «Mes cours me servent beaucoup. Gestion, droit, compta, communication, c’était complet et concret. Je les ai même ressortis récemment pour lancer un recrutement».
C’est aussi de son passage à l’Iméa que sont nés les prémices de son orientation : «on avait entre autres comme exercice d’imaginer une création d’entreprise de A à Z. Avec 4 camarades, on a conçu quelque chose de proche de mon commerce actuel. Cela semblait viable et on a eu une super note. J’ai gardé ça en tête pour me lancer. Mes collègues m’ont encouragée et même permis de garder le nom que l’on avait trouvé : Franchement comté».
S.P.
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