A peine trente ans et déjà à leur actif une succession de voyages, Christian Ardiet et Christophe Coquet, tous deux étudiants à Besançon, travaillent depuis deux ans à la realisation d'un documentaire de cinquante-deux minutes sur le Cap vert. Au-delà du côté cane postale de leur expérience sur la terre africaine, ils ont voulu témoigner et s‘interroger sur les problèmes Nord-Sud.
A l‘origine du documentaire "les Oubliés de Boa Vista", une rencontre avec un enfant de Brava en 1991. De retour en France, ces deux voyageurs, humanistes dans l'âme, se sont, de nouveau, laissés envahir par l'émotion devant la photo témoin de leur rencontre. Une photo qu'ils jugent symbolique de la vie quotidienne des habitants du Cap Vert : un enfant qui, tenant entre ses mains un oiseau blessé, semble conscient de l'importance de cette vie menacée, de la nécessité de lutter.
Après avoir établi le budget et bâti 1e scenario du documentatire, Christian Ardiet et Christophe Coquet sont partis
en novembre pour un premier repérage. L'objectif : réaliser treize minutes de reportage pour décider les partenaires à entrer dans la production et intéresser la télévision nationale cap-verdienne. Loin d'étre de naïs utopistes, Christian Ardiet
et Christophe Coquet n'en sont pas a leur premiere realisation (voir ci-contre). Dotés d'une solide connaissance en audiovisuel, ils ont acquis, au cours de leurs étudés, les outils d‘analyse nécessaires : narrativité, écriture filmique et sémiologie.
Un village rayé de la carte
Tio Bello, ancien émigré, est le héros de l‘histoire. Il nous raconte sa vie, ses voyages en Afrique, en Europe et au Canada. Attaché de façon quasi mystique à ses racines et à cette terre ingrate, il nous fait découvrir un petit village côtier que la municipalité et le gouvemement voudraient rayer de la carte faute de crédits pour l'aménagement minimum d'infrastructures (eau, électricité, route). Partagés entre le désir d‘une vie plus facile à la capitale et la tristesse de quitter leur village, les habitants de Bofareira symbolisent la situation des cap-verdiens. Attrait pour un occident qui ne veut plus d'eux et
attachement à un pays sans ressources où la vie ressemble plus à une survie. Pour que les gens de Boa Vista ne soient
plus oubliés du reste du monde, le témoignage de deux Francs-Comtois.
Claire Boisson
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